Le chef de l’État congolais a reçu, mi-octobre, les frondeurs qui réclament la tête du secrétaire général du parti présidentiel, Augustin Kabuya. A-t-il finalement accepté de le lâcher ?
Alors que le président de la RDC, réélu en décembre dernier, amorce son second mandat, son entourage remet sur la table la question ultrasensible d’une réforme constitutionnelle.
DÉCRYPTAGE – Accusé d’abus de pouvoir et de corruption, le secrétaire général de l’UDPS, principale force politique du pays, fait face depuis plusieurs semaines à de fortes contestations internes. Une situation qui risque d’affaiblir le président congolais, en quête de stabilité.
LE MATCH DE LA SEMAINE – L’ancien ministre de la Santé mène la fronde contre le secrétaire général du parti présidentiel, qu’il accuse de mauvaise gestion. Face à cette nouvelle remise en cause de son autorité, ce dernier espère pouvoir compter sur la confiance du chef de l’État, Félix Tshisekedi.
L’Assemblée nationale a autorisé, samedi 15 juin, l’ouverture d’une enquête contre l’ancien ministre congolais des Finances, soupçonné de surfacturation.
Nommé vice-Premier ministre en charge de la Défense en mars 2023, le patron du MLC vient de se voir remplacé, et le portefeuille des Transports lui a été confié. Sans compter que son parti a été relégué au second plan au sein de la majorité. Une situation qui alimente des frustrations, grandissantes, dans ses rangs.
Le président de l’Union pour la nation congolaise a été désigné candidat de la majorité pour la présidence de l’Assemblée nationale à l’issue d’une primaire organisée le 23 avril. Sauf immense surprise, l’ancien directeur de cabinet de Félix Tshisekedi devrait donc retrouver un poste qu’il a déjà occupé sous Joseph Kabila.
Elle est, depuis le 1er avril, la cheffe du gouvernement de la République démocratique du Congo. Discrète, cette économiste de formation de 56 ans connaît pourtant Félix Tshisekedi depuis plusieurs dizaines d’années.
Le poste revient-il « de droit » à l’UDPS ainsi que l’affirment certains de ses dirigeants ? Félix Tshisekedi n’a pas encore fait part de son choix, mais il sait qu’il va devoir satisfaire les attentes de son parti et celles, non moins pressantes, de ses partenaires au sein de l’Union sacrée.
Difficultés de financement, déploiement des machines à voter, contraintes sécuritaires… À quinze jours de l’échéance, « Jeune Afrique » fait le point sur les embûches qui se dressent encore sur le chemin des élections.
Alors qu’il entretenait jusqu’ici le suspense, l’opposant congolais, candidat malheureux face à Félix Tshisekedi en 2018, a décidé de se présenter au scrutin du 20 décembre.
L’opposant, ancien président intérimaire de l’UDPS, le parti de Félix Tshisekedi, a écopé, le 13 septembre, d’une peine de quatre-vingt-quatre mois de prison. Il était notamment poursuivi pour « outrage au chef de l’État » et « propagation de faux bruits ».
Toujours très direct, et dans un contexte de relations tendues entre le pouvoir congolais et l’Église catholique, l’archevêque de Lubumbashi, Fulgence Muteba Mugalu, accuse l’exécutif d’être « dans une recherche paranoïaque de boucs émissaires ».
Qu’ils appartiennent à la majorité ou à l’opposition, des officiels congolais tiennent volontiers des propos racistes et xénophobes, alimentant les tensions communautaires. La dernière affaire en date concerne deux députés accusés d’avoir incité à la haine envers les Lubas, l’ethnie dont est issu Félix Tshisekedi.
En RDC, où foi et politique entretiennent une relation plus étroite qu’ailleurs, des pentecôtistes jouent un rôle de premier plan dans l’entourage du chef de l’État. Et leur influence dépasse largement la sphère privée.
Nommé vice-Premier ministre chargé de l’Intérieur et de la Sécurité lors du dernier remaniement gouvernemental, cet avocat proche de Félix Tshisekedi obtient enfin un poste officiel majeur.
Des militants de la diaspora congolaise ont revendiqué l’agression du président du CSAC, Christian Bosembe, début avril en France. Qui sont ces « combattants », actifs depuis les années 2000, notamment en Europe ?
L’opposition congolaise, qui dénonce des irrégularités dans le processus d’enregistrement des électeurs, demeure convaincue que le patron de la Ceni ne sera pas en mesure d’organiser les scrutins dans les délais. Lui continue d’assurer le contraire.
Selon les informations de Jeune Afrique, le parti de Félix Tshisekedi tente de s’offrir les services de l’expert électoral… arrêté par l’ANR il y a quelques jours. Explications.
L’élection présidentielle en RDC étant fixée au 20 décembre prochain, la coalition de Félix Tshisekedi, qui devrait en principe soutenir sa candidature, finalise enfin son architecture interne. Elle devrait être dirigée par six personnalités. Explications.
Région d’origine de Félix Tshisekedi, candidat à sa propre succession, le Kasaï jouera un rôle-clé lors de la présidentielle de décembre prochain. De Kananga, fief de l’UDPS, à Mbuji-Mayi, la capitale du diamant, en passant par Mupompa, le village du chef de l’État, Jeune Afrique vous emmène sur ces terres autrefois contestataires.
Lutte des clans, manque de leadership… Désormais aux affaires, l’ex-grand parti d’opposition peine à faire sa mue. Sera-t-il un véritable atout pour obtenir un second mandat dans un an ?
L’arrestation de Victor Wakwenda, qui présidait l’un des organes clés de l’UDPS, à la suite de ses attaques contre Augustin Kabuya, le secrétaire général, met une nouvelle fois en lumière les rivalités à l’œuvre au sein du parti. Lequel peine à se mettre en ordre de bataille à un an de l’élection présidentielle.
Alors que les entreprises d’Amougou Belinga font l’objet d’un recouvrement d’impôts de 30 milliards de F CFA, l’administration fiscale refuse d’accéder à la demande de rabattement proposée par le ministre des Finances. L’homme d’affaires a décidé de contre-attaquer en justice.
Le patron par intérim du parti de Félix Tshisekedi, l’UDPS, s’était bâti une place de choix au cœur du pouvoir. Personnage aussi stratégique qu’encombrant, il vient d’en être radié. Une disgrâce éclair dont Jeune Afrique vous fait le récit.
Vent debout contre l’investiture de Denis Kadima à la tête de la commission électorale, l’archevêque de Kinshasa accuse le parti au pouvoir de faire une « fixation » contre l’Église et d’avoir tourné le dos aux valeurs qu’il défendait lorsqu’il était dans l’opposition.
Leadership intérimaire de plus en plus contesté, militants en colère, silence de Félix Tshisekedi… Le parti présidentiel plonge davantage dans la crise.
L’investiture de Félix Tshisekedi à la tête de l’État congolais fait-elle forcément de l’Union pour la démocratie et le progrès social le parti présidentiel en RDC ? Il est permis d’en douter, selon l’analyste politique congolais Martin Ziakwau Lembisa.
Face au refus de Félix Tshisekedi de mettre fin aux alliances politiques scellées avec le Front commun pour le Congo de son prédécesseur Joseph Kabila et avec l’UNC de son directeur de cabinet Vital Kamerhe, l’exécutif de l’UDPS maintient la pression sur le président congolais.
Accusé le 25 janvier par Augustin Kabuya, secrétaire général de l’UDPS, de disposer d’un passeport diplomatique et de se renseigner sur les voyages de Félix Tshisekedi, l’ancien patron des renseignements Kalev Mutond a répliqué dans un communiqué. Joint par Jeune Afrique, il met en garde l’UDPS.