Le président de la transition guinéenne a nommé par décret, le mardi 27 février, Amadou Oury Bah au poste de Premier ministre. Ce fin connaisseur de la politique guinéenne succède à Bernard Goumou, remercié avec son gouvernement il y a une semaine.
Dans un pays où la gestion des prisons est très souvent critiquée, son parcours est souvent cité en exemple : en douze ans, Thierno Sadou Diallo est passé du statut de détenu à celui de régisseur de la prison de Conakry, la plus grande de Guinée.
Après avoir accompagné Faya Millimouno et Cellou Dalein Diallo, l’ancien défenseur des droits humains a fondé les Sociaux-Démocrates de Guinée (SDG) pour faire valoir ses idées.
Mis au ban de sa famille politique depuis son ralliement au gouvernement, le ministre des Télécommunications passe à l’offensive. Aujourd’hui, il ne cache plus sa volonté de détrôner le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée.
Sonné après le putsch de septembre 2021, peinant à trouver sa place au sein de l’opposition, le Rassemblement du peuple de Guinée redonne de la voix face à Mamadi Doumbouya.
Lundi soir, une délégation de chefs religieux a tenté d’obtenir la libération de trois dirigeants du Front national de défense de la Constitution (FNDC), mais elle a fait chou blanc. Explications.
En 2010, Alpha Condé accédait au pouvoir en Guinée après un demi-siècle d’opposition. Renversé onze ans plus tard par un coup d’État, l’ancien président a renfilé son manteau d’opposant contre son tombeur, le colonel Mamadi Doumbouya.
Au procès du 28 septembre 2009, la parole est maintenant aux parties civiles. Mais les chefs de l’opposition de l’époque vont-ils se présenter à la barre ? Pour certains d’entre eux, cela paraît compromis.
Le Front national pour la défense de la Constitution avait appelé à une marche dans la banlieue de Conakry pour réclamer la libération des « prisonniers politiques ». La junte dirigée par Mamadi Doumbouya a fait appel à l’armée pour interdire tout rassemblement.
Malgré sa dissolution officielle et l’arrestation de plusieurs de ses membres, le mouvement de la société civile guinéenne résiste encore à la junte au pouvoir. Ce 16 février, il appelait ses partisans à manifester dans Conakry.
Jugé pour le massacre du 28 septembre 2009 en Guinée, l’ex-chef de la junte soutient avoir été victime d’un coup monté, ourdi par Sékouba Konaté et Alpha Condé.
Deux responsables du FNDC, dont le coordonnateur, Foniké Menguè, et le secrétaire exécutif de l’UFR de Sidya Touré ont été arrêtés suite aux dernières marches de protestation, faisant grandir la colère des politiques contre la junte.
Le FNDC, né contre Alpha Condé, a repris ce jeudi 28 juillet ses protestations, mais cette fois-ci contre le tombeur de l’ex-président. D’importantes manifestations ont eu lieu dans Conakry pour demander que la junte rende le pouvoir au plus vite.
Menacé de poursuites judiciaires dans son pays, l’ancien opposant à Alpha Condé a entamé une tournée aux États-Unis. Cela fait plus de trois mois qu’il a quitté Conakry et n’annonce aucune date de retour.
Le 17 mai, Jean-Claude Kassi Brou a vivement critiqué la durée de la transition. Il s’est attiré les foudres de membres de l’exécutif de Conakry, venus à la rescousse de Mamadi Doumbouya.
L’interdiction des manifestations annoncée le 13 mai par le Comité national de rassemblement pour le développement (CNRD) a suscité une levée de boucliers à Conakry. Les partis entendent coordonner leur réponse lors d’une série de réunions imminente.
Hier encore ennemis, les deux partis politiques se sont affichés côte-à-côte ce mercredi 11 mai. Ils ont désormais un adversaire commun : Mamadi Doumbouya, qui veut se maintenir au pouvoir 39 mois.
Ravis de voir Alpha Condé évincé, ils avaient été les premiers à applaudir le putsch de Mamadi Doumbouya. Six mois plus tard, l’enthousiasme des principaux détracteurs du président déchu semble douché.
Plusieurs centaines de manifestants et des forces de l’ordre se sont affrontés le 23 octobre à Conakry, au début d’une manifestation de l’opposition guinéenne interdite par les autorités.
Le scrutin local du 4 février a déçu nombre d’électeurs et d’observateurs, qui l’ont estimé trop politisé. Les partis vont-ils pour autant se remettre en question ?
Les locales ont été reportées. Mais, déjà, la candidature de personnalités de la société civile et d’ex-militants du RPG ou de l’UFDG à la tête de listes indépendantes change la donne.
Exclu, en février 2016, de sa formation politique pour « insubordination », l’ancien numéro deux de l’Union des forces démocratiques de Guinée, UFDG, vient d’obtenir de la justice guinéenne sa réintégration. A la grande déception des proches du président du parti, Cellou Dalein Diallo, qui menacent de s’opposer au retour du « frère ennemi ».
Samedi, la presse guinéenne s’est faite l’écho d’une information annonçant l’ouverture dans la banlieue de Conakry par Bah Oury d’un nouveau siège au compte du principal parti d’opposition guinéenne. Si l’ancien vice-président de l’Union des forces démocratiques de Guinée, UFDG, conteste toujours son exclusion, il maintient que le siège du parti demeure inchangé.
Après avoir consulté les composantes de l’opposition, le chef de file de cette dernière, Cellou Dalein Diallo, a indiqué vendredi qu’il répondrait favorablement à l’invitation du chef de l’État de le rencontrer au palais de Sékhoutouréya pour tenter de relancer le dialogue politique en Guinée.
Des sources concordantes ont indiqué qu’un jeune homme a été tué et plusieurs autres personnes blessées mardi à Conakry après une manifestation de centaines de milliers de partisans de l’opposition guinéenne.
Le député de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) Ousmane Gaoual Diallo a été interpellé mardi pour des propos tenus fin juillet contre le président Alpha Condé et des membres de la majorité. Après trois nuits en garde à vue, il a été libéré en vue de son procès qui s’ouvrira le 10 août.
Un militant de l’opposition guinéenne est décédé mardi en détention. Il faisait partie des vingt personnes arrêtées et inculpées en février dans le cadre d’une enquête sur la mort par balle d’un journaliste.
Réélu au premier tour de la présidentielle en octobre 2015, Alpha Condé n’a connu depuis aucun répit. Après deux années de crise sanitaire, la situation économique et sociale est tendue. Comment va-t-il y répondre ?
En attirant dans son camp certains de ses adversaires et en graciant le vice-président de l’UFDG, le chef de l’État est parvenu à semer la zizanie au sein de l’opposition.