France-Turquie : l’inquiétante escalade entre Macron et Erdogan

Après un grave incident au large des côtes libyennes, le président français estime qu’Ankara « joue un jeu dangereux », pendant qu’Erdogan se rit des incohérences de Paris. Le différend a été soumis à l’arbitrage de l’Otan.

Le président français Emmanuel Macron et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, le 19 janvier 2020 à Berlin. © Turkish Presidency Press Service via AP/SIPA

Le président français Emmanuel Macron et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, le 19 janvier 2020 à Berlin. © Turkish Presidency Press Service via AP/SIPA

MATHIEU-GALTIER_2024

Publié le 30 juin 2020 Lecture : 3 minutes.

Sur terre, dans les airs et maintenant en mer… Le contentieux entre la France et la Turquie autour de la question libyenne ne cesse de s’étendre. Le 10 juin, dans le cadre de la mission Sea Guardian de l’Otan, un bâtiment tricolore, le Courbet, veut arraisonner un navire battant pavillon tanzanien, soupçonné de transporter des armes pour les forces de Tripoli. Mais celui-ci est protégé par une escorte turque qui menace de tirer sur le Courbet. Aussitôt, Paris convainc ses alliés au sein de l’Otan d’ouvrir une enquête sur l’« agressivité » de la Turquie.

Quelques jours plus tard, le 22 juin, dans un entretien avec son homologue tunisien, Kaïs Saïed, le président français déclare qu’Ankara « joue en Libye un jeu dangereux et contrevient à tous ses engagements pris lors de la conférence de Berlin [du 19 janvier] ».

Hypocrisie

En début d’année, déjà, Emmanuel Macron avait accusé Recep Tayyip Erdogan d’avoir violé l’embargo sur les armes en Libye. Des Rafale tricolores avaient en effet repéré une livraison de véhicules blindés turcs à destination de Tripoli. Au Palais blanc, la réponse avait été immédiate : le navire protégé par les forces navales du Bosphore contenait uniquement du « matériel médical ».

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