Maroc, Cameroun, Côte d’Ivoire : des banques touchées mais pas coulées par la crise

Si les répercussions économiques du Covid-19 sont déjà tangibles, les établissements financiers restent majoritairement profitables.

Au Maroc, Bank Al-Maghrib a enjoint aux banques de ne pas distribuer de dividendes. Ici, le siège d’Attijariwafa Bank, à Casablanca. © HAKIM JOUNDY/attijariwafa bank

Au Maroc, Bank Al-Maghrib a enjoint aux banques de ne pas distribuer de dividendes. Ici, le siège d’Attijariwafa Bank, à Casablanca. © HAKIM JOUNDY/attijariwafa bank

Publié le 10 juillet 2020 Lecture : 5 minutes.

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Dans les premières semaines de la pandémie de coronavirus, en mars, l’agence de notation Fitch a improvisé dans l’urgence un classement des plus sommaires. Trois couleurs pour classer la résilience probable des secteurs bancaires africains face à la crise économique qui se dessinait : vert pour marquer la stabilité, jaune pour des pertes, rouge pour une situation de crise.

« C’était un moyen pour nous d’appréhender une situation en rapide évolution », se souvient Mahin Dissanayake, responsable de l’analyse des banques d’Afrique subsaharienne au sein du bureau londonien de l’agence. Ce classement officieux, bien moins sophistiqué que son système de notation habituel, lui a en tout cas permis de parvenir à une conclusion inquiétante : « Au départ, nous avions quelques pays en vert, mais, très vite, il n’en restait plus aucun. » Selon cette analyse du début de la crise sanitaire, c’est toute l’Afrique francophone qui était teintée en jaune par Fitch.

 L’année s’annonce exceptionnellement trouble

Ces inquiétudes se sont vite concrétisées. Alors même que les premiers cas de Covid-19 n’ont été déclarés au Maghreb que le 25 février, et en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale le 11 mars, les résultats bancaires du premier trimestre révélaient déjà une sévère inflexion. Le marocain Attijariwafa Bank, premier établissement en Afrique francophone, annonçait au 31 mars un coût du risque en hausse de 82,5 % et un résultat net en recul de 23,8 %, à 1,1 milliard de dirhams (100 millions d’euros). Des résultats « marqués par les premiers impacts de la crise », expliquait la banque, laissant entendre que le pire était encore à venir.

Chute des bénéfices d’au moins 20 %

Le panafricain Ecobank, piloté depuis le Togo, affichait pour sa part un résultat net en hausse de seulement 1 %, ainsi qu’un triplement de son coût du risque. « L’année s’annonce exceptionnellement trouble », écrivait son PDG, Ade Ayeyemi, le 23 mars.

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