Centrafrique : espion américain ou taupe des Russes… Qui est Bruno Lugon ?
Manipulation d’informations, fausses identités, rendez-vous secrets… Depuis six mois, un étrange conseiller à la présidence, ex-intime de l’extrême droite et des services de renseignements européens, hante les rives de l’Oubangui. Qui est-il et, surtout, pour qui travaille-t-il ?
Certaines capitales africaines ne ressemblent à aucune autre et Bangui est de celles-là. Sur les rives de l’Oubangui, on croise des instructeurs russes, des diplomates en tout genre, des hommes d’affaires opportunistes, d’anciennes barbouzes venues vendre leurs talents au plus offrant… Quelques espions aussi, dont les salons de l’hôtel Ledger, unique établissement étoilé de la ville, et une poignée de restaurants chics étouffent les confidences.
Depuis le début de l’année 2020, c’est un individu au crâne rasé qui retient l’attention. Officiellement conseiller à la présidence, sous le nom de Bruno Lugon, il aurait pu n’être qu’un mounzou de plus au pays de Boganda et de Bokassa. Pourtant, il se retrouve au cœur d’une enquête du panel d’experts des Nations unies pour la Centrafrique chargé d’informer le Conseil de sécurité. Mais qui est Bruno Lugon ?
Multiples visages
Sur sa carte de visite aux armoiries de la Centrafrique, le septuagénaire est « conseiller à la présidence » pour la « Sûreté nationale ». Selon plusieurs témoins, l’un de ses contacts privilégiés n’est autre que Fidèle Gouandjika, influent ministre conseiller à la présidence et proche de Faustin-Archange Touadéra. Pourtant, au cabinet du chef de l’État, on affirme ne pas le connaître. Premier couac ? Pas vraiment : en réalité, Bruno Lugon n’existe pas. Il n’est que la première inconnue d’une identité aux visages multiples.
Bien s’informer, mieux décider
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