Mohammed VI : une riposte royale face au coronavirus

Tout au long de la pandémie de Covid-19, le roi a prescrit la plupart des mesures drastiques entreprises par le Maroc, sur fond de volontarisme politique et sanitaire.

Mohammed VI (au centre) lors de la célébration de la Nuit du destin, le 20 mai, au Palais royal de Rabat. © MAP

Mohammed VI (au centre) lors de la célébration de la Nuit du destin, le 20 mai, au Palais royal de Rabat. © MAP

FRANCOIS-SOUDAN_2024

Publié le 1 juillet 2020 Lecture : 4 minutes.

Les deux événements n’ont bien sûr rien de commun, si ce n’est la date – le 14 juin 2020 – et l’identité de leur singulier acteur : celui par lequel, au Maroc, tout devient un, le roi Mohammed VI. Ce dimanche-là, dans la clinique du Palais royal de Rabat, cinq cardiologues réputés procèdent avec succès à une opération « techniquement simple, relativement courte, peu risquée et avec d’excellents résultats », si l’on en croit les spécialistes : une ablation cardiaque par radiofréquence destinée à débarrasser le monarque d’une arythmie récidivante du cœur, pour laquelle il avait déjà été soigné dans une clinique de Neuilly, à l’ouest de Paris, en février 2018.

Ce même 14 juin commence dans l’aéroport de Casablanca une opération d’un autre type. Étalée sur quatre jours et mobilisant huit avions de la RAM, elle consiste à livrer à une quinzaine de pays subsahariens plusieurs millions de masques et d’équipements sanitaires, mais aussi ce qui manque le plus dans les dons chinois au continent : des traitements, en l’occurrence 90 000 boîtes de chloroquine et d’azithromycine made in Morocco.

Action directe

Plutôt que de participer à des visioconférences de chefs d’État sur le coronavirus, dont l’utilité est souvent inversement proportionnelle à la médiatisation, M6 a choisi ce que l’on pourrait appeler l’action directe, même en faveur de pays qui ne lui sont pas a priori acquis sur le dossier du Sahara, comme la Tanzanie et l’Angola. Et il a attendu, pour ce faire, que la production marocaine en équipements et en médicaments ait dépassé un seuil que le royaume a été, sur le continent, le seul à atteindre : celui de l’autosuffisance.

Toute la gestion de la riposte à la pandémie au Maroc porte la marque d’un roi qui, dès le début, a prescrit la plupart des mesures drastiques prises sur fond de volontarisme politique et sanitaire. Le premier cas de Covid-19 est détecté le 2 mars dans le royaume. Le 15 mars, un fonds spécial consacré à la riposte et doté d’un budget de 10 milliards de dirhams (près de 915 millions d’euros) est créé. À titre d’exemple, et puisque ce fonds est ouvert aux dons privés, M6 l’abonde de 2 milliards via le holding royal Al Mada.

Le 16 mars, les écoles et universités sont fermées. Le 20 mars, alors que le nombre de cas n’atteint pas les 90, le confinement des 35 millions de Marocains est décrété ainsi que l’état d’urgence. Le 23 mars enfin, M6 décide de passer au « tout-chloroquine » et ordonne le rachat de l’intégralité du stock de Nivaquine et de Plaquenil détenu par la filiale marocaine du laboratoire Sanofi.

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