L’or, une manne encore largement sous-exploitée en Afrique de l’Ouest

Si trois pays de la sous-région font désormais partie du top cinq des producteurs africains d’or, la Cedeao doit encore résoudre de nombreux défis liés à l’insécurité, l’énergie ou encore la régulation.

Lingot tout juste raffiné, au sein du complexe minier de Loulo-Gounkoto, exploité par Barrick, au Mali. © Simon Dawson/Bloomberg via Getty Images

Lingot tout juste raffiné, au sein du complexe minier de Loulo-Gounkoto, exploité par Barrick, au Mali. © Simon Dawson/Bloomberg via Getty Images

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Publié le 14 août 2020 Lecture : 2 minutes.

Sommet extraordinaire du 14 septembre 2019, à Ouagadougou, consacré à la lutte contre le terrorisme et à l’avenir du G5 Sahel. © ISSOUF SANOGO/AFP
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Cedeao, il était une fois dans l’Ouest

Quinze États membres, 375 millions d’habitants, des institutions qui embrassent tous les sujets économiques et s’attellent à résoudre les crises… Quarante-cinq ans après sa création et malgré les turbulences actuelles, l’organisation régionale maintient le cap.

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« L’Afrique de l’Ouest a plus de potentiel que n’importe quelle autre région de la planète. Sa géologie est semblable à celle du nord de l’Ontario, du Québec ou de l’Australie-Occidentale, des ceintures exceptionnellement prolifiques », nous confiait il y a quelques mois Richard Young, le patron du groupe minier canadien Teranga Gold Corporation (TGC), actif au Sénégal et au Burkina Faso.

La région se situe au troisième rang mondial des zones les plus riches en terrains aurifères, après l’Australie et le Canada.

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Trois pays font désormais partie du top cinq des producteurs africains d’or, à commencer par le Ghana (l’ancienne Gold Coast), qui est devenu le plus grand producteur du continent avec 142 tonnes extraites en 2019, devant l’Afrique du Sud (118 t), le Soudan (76 t), le Mali (61 t, avec quinze mines industrielles exploitées) et le Burkina Faso (51 t, quatorze mines).

Si, selon les experts, la région est encore largement « sous-explorée », elle attire cependant un nombre croissant d’acteurs, à l’instar de Barrick Gold. Devenu le numéro un mondial du secteur après sa fusion avec Randgold Resources en janvier 2019, le groupe canadien est installé au Mali depuis une quinzaine d’années et est aujourd’hui présent au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Sénégal.

En filière en plein boom

C’est aussi le cas de ses compatriotes Iamgold (Sénégal, Burkina, Mali) et Endeavour Mining. Cette dernière compagnie, qui a racheté en mars la Société d’exploitation minière en Afrique de l’Ouest (Semafo) pour 640 millions de dollars (567 millions d’euros), est présente au Burkina, au Mali et en Côte d’Ivoire.

Parmi les pays où la filière se développe fortement, la Côte d’Ivoire, justement, a vu sa production passer de 7 t en 2009 à près de 30 t en 2019. Le pays compte aujourd’hui cinq mines industrielles, exploitées par Barrick, Endeavour Mining et l’australien Perseus Mining.

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Au Sénégal, la mine industrielle qu’exploite Sabodala Gold Operations (SGO), filiale locale de Teranga Gold, a produit 18 t d’or en 2019, un record depuis son entrée en production, en 1998.

Délais raccourcis

Les nouveaux codes miniers élaborés par les différents pays pour attirer et sécuriser les investissements étrangers ont favorisé le boom de l’or et l’arrivée d’opérateurs venus du monde entier. Par exemple, l’obtention d’un permis minier peut se faire en un an, contre au moins cinq ans en Amérique du Nord.

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Les principaux défis auxquels se trouvent confrontés les États et les professionnels de la filière sont l’insécurité liée aux attaques jihadistes dans le Sahel, le déficit en énergie et la cherté de l’électricité, ainsi que la nécessité de régulariser l’activité des mines artisanales et d’encadrer l’orpaillage, véritable fléau, tant pour les recettes de l’État que pour les investissements des opérateurs privés.

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