Walter Rodney, une vie d’engagement anticolonialiste et panafricaniste
Singulier destin que celui de cet historien guyanien. Auteur d’ouvrages consacrés au continent africain, à l’esclavage et à la colonisation, il rêvait, pour son pays, d’une solidarité de classe qui aurait dépassé les divisions ethniques.
Dans les rues en damier du centre-ville de Georgetown, la capitale du Guyana, un modeste mémorial rend hommage à l’historien et militant politique Walter Rodney (1942-1980). Sur le terre-plein central d’une avenue passante, des palmiers sont ceints de bandes vertes, jaunes et rouges, les couleurs nationales de ce petit pays anglophone d’Amérique du Sud. Une arche en fer forgé porte les initiales W.A.R., pour Walter Anthony Rodney.
Sur les piliers en béton, qui supportent la structure métallique, les titres de huit de ses livres ont été gravés. Comme si ses travaux, de l’histoire de l’esclavage à celle de la classe ouvrière guyanienne, en passant par l’exploitation des ressources du continent africain par les puissances coloniales, formaient le socle de son action combative.
En 2019, son nom est retiré des archives nationales
« Du moins une évaluation historique correcte contient-elle des solutions implicites », écrivait-il. Au sol, une inscription proclame la pérennité de celui qui fut assassiné à quelques pas de là : « Walter Rodney lives » (« Walter Rodney vit »). Le soir du 13 juin 1980, l’explosion d’un talkie-walkie piégé lui arrache la vie. Il lui avait été remis par un membre des forces de défense spéciale du Guyana.
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