Augmentation du capital, dette sociale… Les autres dossiers d’Adesina à la BAD
À côté des grands dossiers énergétiques et agricoles, Akinwumi Adesina a poussé la BAD à innover, notamment en matière financière. Mais sa politique de décentralisation s’est avérée plus difficile à mener.
Contre tous les sceptiques, en octobre 2019, Akinwumi Adesina a convaincu les actionnaires de la BAD d’accroître de 125 % le capital autorisé de l’institution, qui passera de 93 à 208 milliards de dollars entre 2020 et 2030. « Toujours sur le plan financier, elle a aussi fait la preuve de sa capacité d’innovation », souligne Peter Sullivan, de Citi, bon connaisseur de la banque, citant le recours à des instruments financiers sophistiqués sur les marchés internationaux.
À preuve, la levée réussie en mars d’une « obligation sociale » de 3 milliards pour lutter contre le Covid-19 et le maintien, par les agences S&P et Fitch, de la notation AAA de la BAD. « De ce fait, la banque a largement contribué à l’augmentation des investissements sur le continent », estime l’économiste Carlos Lopes.
Retour difficile à Abidjan
Mais les écueils persistent. Après une délocalisation de douze ans à Tunis, le retour (décidé sous la présidence de Donald Kaberuka) de la banque à son siège d’Abidjan, en 2015, a été difficile. Cela a compliqué la décentralisation que souhaitait son nouveau patron, critiqué par ailleurs pour son recours excessif aux consultants (683 à la fin de 2018).
Enfin, si Adesina est parvenu à rassembler des actionnaires africains longtemps divisés – sa candidature a reçu l’appui de l’UA –, le fossé entre ces derniers et les actionnaires non africains s’est dangereusement creusé. Une source de crispations qui met en péril sa réélection (prévue ce mois-ci), tout candidat devant obtenir la majorité auprès de chacun des deux groupes d’actionnaires.
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