Maghreb Industries, de la PME familiale aux marchés internationaux

Pilotée par Hakim Marrakchi, la PME spécialisée dans le chewing-gum réalise désormais la moitié de son chiffre d’affaires à l’export.

Hakim Marrakchi, © challenge.ma

Hakim Marrakchi, © challenge.ma

Publié le 18 août 2020 Lecture : 3 minutes.

Ces derniers mois ont été mouvementés, à la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). À l’instar de Chakib Alj, le patron des patrons, Hakim Marrakchi, président de la commission Fiscalité et Douane de l’institution, est monté au créneau pour défendre un secteur privé en grande difficulté et inquiet pour son avenir.

« Pendant la crise sanitaire, il y a eu une interaction entre les pouvoirs publics et le secteur privé, ce qui est une bonne chose pour tous, souligne-t-il. L’aspect fiscal est très important, car les entreprises marocaines souffrent d’un manque de liquidités, et il était impensable de leur faire payer des impôts alors que l’activité était à l’arrêt. Les pouvoirs publics ont aussi pu mesurer l’importance des entreprises dans la création d’emplois. »

la suite après cette publicité

Voici douze ans que le PDG de Maghreb Industries joue un rôle actif au sein du patronat, où son engagement et sa maîtrise des enjeux du secteur privé sont unanimement salués. Il a été vice-président de la CGEM de 2009 à 2012, puis président de la commission International de l’institution, avant d’échouer à prendre la présidence de celle-ci, en 2018, face à l’ancien ministre Salaheddine Mezouar, qui n’a pourtant jamais été chef d’entreprise.

Un actionnariat à 100 % familial

« Comme beaucoup d’autres, je pensais qu’un entrepreneur devait prendre les rênes de la Confédération. Je n’ai pas été assez convaincant, mais je suis heureux d’avoir mis en lumière le rôle essentiel de l’entreprise », commentait-il à l’époque.

Au sein du nouveau bureau de la CGEM – élu en janvier dernier et présidé par Chakib Alj –, Hakim Marrakchi a repris goût au militantisme, puisant ainsi dans la success-story familiale.

Diplômé de l’Essec, avant une première expérience dans la banque à Londres, puis au sein d’un groupe marocain en tant que directeur financier, Hakim Marrakchi rejoint en 1989 l’entreprise fondée trente ans plus tôt par son père (décédé en 2019), spécialisée dans la fabrication de chewing-gum.

la suite après cette publicité

Grâce à un actionnariat à 100 % familial, Maghreb Industries parvient à résister, au début des années 2000, à l’offensive du britannique Cadbury, qui avait racheté plusieurs fabricants de chewing-gum dans le monde.

Des marques phares qui représentent la moitié du marché national

Avec des marques phares, comme Flash ou Rocket, le groupe représente la moitié du marché national sur son créneau et s’est développé à l’étranger. « Pour tester le marché européen, nous avons décidé de travailler avec des marques de distributeurs », explique Marrakchi.

la suite après cette publicité

Actuellement, la moitié du chiffre d’affaires, qui s’élève à 200 millions de dirhams (plus de 18 millions d’euros), est réalisée à l’export, notamment en Europe (Belgique, Espagne, Autriche, Allemagne, Portugal…) et aux États-Unis, où ses produits rencontrent un énorme succès auprès de quelques distributeurs.

« Pour une entreprise familiale, le plus important n’est pas le bénéfice ou les dividendes qu’on en tire, mais la continuité du business. Le plus important pour moi, c’est l’Ebitda [l’excédent brut d’exploitation] », poursuit le patron, autant attaché au développement durable qu’à la pérennité de son groupe.

Centrale photvoltaïque

Il a d’ailleurs fait le choix d’investir dans un site trois fois plus étendu que le précédent et, surtout, avec une empreinte carbone des plus réduites – le toit est couvert d’une centrale photovoltaïque qui permet une quasi-autonomie en matière de consommation et de stockage d’énergie.

Un patrimoine que l’industriel souhaite pouvoir céder à la future génération dans les meilleures conditions. « L’histoire d’une entreprise dépend beaucoup de sa capacité à se développer et à se transmettre », dit-il.

En l’occurrence, son fils aîné, de 29 ans, qui travaille dans une société de conseil à l’étranger et devrait bientôt rentrer à Casablanca pour faire ses premiers pas au sein du groupe.

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image