RDC : Sylvestre Ilunga, un Premier ministre pris entre deux feux
Un an après avoir formé son gouvernement, le très discret Premier ministre congolais doit composer avec les tensions quotidiennes entre le Cach, de Félix Tshisekedi, et le FCC, de Joseph Kabila. Peut-il tenir ?
S’attendait-il à autant de difficultés ? Dans la moiteur de la nuit kinoise du 26 août 2019, c’est l’air fier et la voix posée que Sylvestre Ilunga Ilunkamba avait détaillé devant la presse la composition de son gouvernement, le premier de l’ère Tshisekedi. Après sept mois d’âpres négociations et de multiples blocages, le Premier ministre congolais disposait enfin de son équipe. Pléthorique, certes, mais avant tout opérationnelle, celle-ci était le fruit de « compromis » et d’une « volonté de changement », résumait-on de part et d’autre de la coalition.
Pour jouer le rôle de chef d’orchestre et tenir les rênes d’un assemblage de personnalités appelées à se quereller, Tshisekedi et Kabila s’étaient entendus sur le profil de Sylvestre Ilunga Ilunkamba, nommé le 20 mai 2019. Un choix par défaut, après que le chef de l’État a refusé de désigner un cacique du Front commun pour le Congo (FCC) – plusieurs noms lui avaient été proposés, dont celui d’Albert Yuma, le puissant patron de la Gécamines.
Ilunga n’avait pas vraiment le profil d’un Premier ministre « de combat ». Au cours de sa longue carrière dans la haute administration congolaise, il s’est toujours soigneusement tenu à l’écart des querelles politiciennes. Le marigot kinois, ses intrigues et ses coups bas, très peu pour lui.
Économiste confirmé bien que peu connu du grand public, cet ancien haut fonctionnaire passé par de nombreux cabinets ministériels sous Mobutu n’a jamais vraiment goûté la lumière de l’arène politique.
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