À qui profite la disparition du trader agricole Phœnix Global ?
Si les leaders du négoce de produits agricoles en Afrique Louis-Deyfus et Olam bénéficient sans nul doute de la faillite de leur challenger, d’autres acteurs sont en embuscade.
L’annonce de sa liquidation, en mai, a fait l’effet d’un coup de tonnerre dans le monde du négoce de riz. Membre du trio mondial du secteur, derrière les géants Louis-Dreyfus et Olam, Phœnix Global DMCC, fondé en 2000 à Bangkok par des cadres indiens, a fait faillite, anéanti par 400 millions de dollars de pertes.
Si la direction du groupe de négoce de produits agricoles a blâmé le coronavirus et ses effets sur les marchés financiers, il semble que le désastre s’explique aussi par des pratiques de couverture très risquées et douteuses…
15 millions de tonnes d’importations annuelles
Réalisant un tiers de ses recettes sur le continent, Phœnix Global, dont le siège était à Dubaï, s’était développé en Afrique de l’Est (Kenya, Madagascar, Mozambique), en Afrique centrale, en particulier au Cameroun, ainsi qu’en Afrique de l’Ouest, notamment en Côte d’Ivoire et au Sénégal, où il était l’un des fournisseurs de l’importateur Comptoir commercial Mandiaye Ndiaye (CCMN), dirigé par Moustapha Ndiaye.
Sa disparition va sans nul doute profiter au suisse Louis-Dreyfus et au singapourien Olam, fournisseurs, entre autres, du premier importateur ivoirien de riz, la Société de distribution de toutes marchandises (SDTM), de Zouheir Ezzedine. Mais d’autres acteurs sont en embuscade.
Spécialiste des grains et engrais, le groupe suisse Ameropa, qui avait arrêté le négoce de riz, aurait repris du service. L’autrichien Voestalpine, les suisses Swiss Agri-Trading (SAT), Cereal Investments Company (CIC) et Capezzana pourraient aussi pousser leurs pions sur un marché africain de 15 millions de tonnes d’importations par an.
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