[Mali, un an de crise] Assimi Goïta a-t-il pris goût du pouvoir ?

[4/5] Assimi Goïta affirme ne pas vouloir du pouvoir, mais rien ne se décide sans qu’il ne soit consulté. Et il n’est pas sûr que le tombeur d’IBK, devenu vice-président de la transition en septembre 2020, accepte de s’effacer.

Le colonel Assimi Goïta, chef de la junte au pouvoir au Mali, le 24 août à Bamako avant une rencontre avec les représentants de la Cedeao. © Baba Ahmed/AP/SIPA

Le colonel Assimi Goïta, chef de la junte au pouvoir au Mali, le 24 août à Bamako avant une rencontre avec les représentants de la Cedeao. © Baba Ahmed/AP/SIPA

Aïssatou Diallo.

Publié le 2 octobre 2020 Lecture : 8 minutes.

Deux coups d’État en moins d’un an. Le Mali, déjà plongé dans une situation sécuritaire et économique difficile, tente aujourd’hui de se relever d’une énième crise provoquée par l’irruption de l’armée sur la scène politique. De la chute d’Ibrahim Boubacar Keïta, le 18 août 2020, à celle de Bah N’Daw, en mai dernier, nous vous proposons cette semaine de revivre les moments marquants de la prise de pouvoir par Assimi Goïta.  Aujourd’hui, portrait de ce dernier, en jeune colonel, alors qu’il n’avait pas encore pris la décision de s’asseoir lui-même sur le trône dont il a chassé IBK.

Costume bleu marine impeccable, sourire perceptible malgré le masque, Nana Akufo-Addo se tient sur le perron du Peduase Lodge. Ce 15 septembre, la résidence secondaire des présidents du Ghana, située sur les hauteurs d’Accra, abrite une réunion des chefs d’État de la Cedeao sur le Mali. Akufo-Addo observe son hôte grimper les escaliers : Assimi Goïta, jeune colonel de 37 ans devenu, à la faveur du putsch du 18 août, le président du Comité national du salut du peuple (CNSP).

Assimi Goïta est-il tendu ? Proclamé chef de l’État depuis la publication par le CNSP d’un acte fondamental au Journal officiel le 27 août, il sait que cette rencontre est l’occasion inespérée de convaincre la communauté internationale de sa bonne foi.

Pour la première fois, les militaires qui ont renversé Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) ont la possibilité de s’expliquer face aux présidents de la sous-région qui exigent qu’ils regagnent leurs casernes. « Nous ne tenons pas au pouvoir », aiment répéter les membres de l’entourage de Goïta. Mais n’y ont-ils pas déjà pris goût ?

Le nouvel homme fort

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