De Menkao à Inga III, la RDC active ses projets électriques
Si le président Tshisekedi a fait de l’accès à l’électricité une priorité de son mandat, les nouveaux projets sont pour la plupart portés par des investisseurs privés ou des partenariats public-privé (PPP).
Profitant de l’énorme potentiel du pays en énergies renouvelables et compte tenu des besoins importants des industriels et des populations, dont seulement 18 % ont accès à l’électricité, les projets de barrages, de centrales hydroélectriques et de parcs solaires se multiplient à travers le pays, le plus souvent portés par des investisseurs privés ou par des partenariats public-privé (PPP).
C’est le cas de la centrale photovoltaïque de Menkao, en cours de construction dans l’est de Kinshasa (commune de Maluku). Baptisé Kinshasa Solar City, ce projet est le fruit d’un partenariat inédit entre la Société nationale d’électricité (Snel), la ville de Kinshasa et Sun Plus, une filiale de la société américaine The Sandi Group (TSG).
Le chantier a démarré en août pour une durée de trois ans. Son coup d’envoi a été donné par le président Tshisekedi, qui a fait de l’accès à l’électricité une priorité. Réalisé par Sun Plus pour un coût total de 1 milliard de dollars, le parc solaire sera livré en deux phases, pour une puissance installée de 1 000 mégawatts à terme, mi-2023.
Vingt-cinq ans de gestion pour Sun Plus
Sa production sera prioritairement destinée à alimenter les quartiers populaires de l’est de la capitale, qui ont été les grands oubliés des projets de production et d’électrification mis en œuvre depuis des décennies pour desservir la mégapole.
Sun Plus sera chargé de la gestion de Kinshasa Solar City, qu’il cédera à l’État congolais après l’avoir exploité pendant une période de vingt-cinq ans, durant laquelle la Snel, conformément à son engagement, achètera l’électricité produite (à un prix défini d’un commun accord entre les parties).
Le développement de parcs solaires similaires est à l’étude dans la province minière du Lualaba (Sud-Est), ainsi que dans le Kasaï (Centre), et nombre de petits barrages émergent çà et là, à l’initiative d’entrepreneurs privés.
Inga III peine à mobiliser les financements
Côté hydroélectricité, le changement le plus radical pourrait évidemment venir de la relance d’Inga-III, volet du projet Grand Inga, lequel prévoit l’extension du site des barrages I et II, mis en service en 1972 et en 1982 sur les rapides du fleuve Congo, dans la province du Kongo-Central (Ouest).
Le potentiel hydroélectrique de ce mégaprojet est estimé à plus de 40 000 MW, dont une capacité de 11 000 MW pour Inga-III.
Depuis la signature de son accord avec la RDC, en octobre 2018, le consortium composé de Chine Inga-III (piloté par China Three Gorges Corporation) et ProInga (piloté par Cobra Instalaciones y Servicios, filiale du groupe de BTP espagnol ACS) peinait à accomplir sa mission, qui était de mobiliser les financements nécessaires à la réalisation du projet, estimés à 14 milliards de dollars.
« Ouvert à de nouveaux partenaires »
Après l’investiture de Félix Tshisekedi, en janvier 2019, les cartes ont été rebattues. D’autres acteurs sont entrés en lice, et ACS a jeté l’éponge en janvier 2020. Des protocoles de confidentialité ont été conclus avec le groupe australien Fortescue Metals Group et des investisseurs allemands.
« Le projet reste ouvert à d’autres partenaires », explique le vice-ministre des Ressources hydrauliques et de l’Électricité, Papy Pungu Lwamba.
Le gouvernement a choisi de faire d’Inga un établissement public de l’État, doté d’une autonomie juridique et financière qui lui permettra de se mettre en rapport avec des partenaires extérieurs pour obtenir d’éventuels financements. Le site sortira ainsi du portefeuille de la Snel.
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