Entreprendre en RDC (4/5) : la designeuse Fifi Kikangala bouscule les codes

Fille et sœur d’avocats, Fifi Kikangala s’est démarquée des choix « naturels » qui auraient pu s’imposer à elle pour se lancer dans la décoration intérieure.

Fifi Kikangala, designer congolaise, à Paris © Bruno Levy pour JA

Fifi Kikangala, designer congolaise, à Paris © Bruno Levy pour JA

Arthur_MaluMalu

Publié le 19 novembre 2020 Lecture : 2 minutes.

Elle rêvait d’être architecte, elle est devenue décoratrice d’intérieur. Après son diplôme d’État (l’équivalent du bac), Fifi Kikangala quitte son Kinshasa natal pour la Belgique afin d’y étudier l’architecture.

Au bout d’un an, elle change de cap : démarches administratives contraignantes, papiers à renouveler, exigences plus élevées qu’ailleurs, etc. C’est trop ! La jeune femme s’inscrit dans une école de marketing, où les conditions sont plus souples. Elle en sort diplômée trois ans plus tard… pour suivre un cursus de décoration d’intérieur.

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Fille et sœur d’avocats, elle se démarque des choix « naturels » qui auraient pu s’imposer à elle et décide de voler de ses propres ailes, après avoir enrichi son parcours d’une nouvelle expérience, celle de dessinatrice d’objets.

Une émission de télévision pour déclic

« Au fond, je suis la seule artiste de la famille, dit-elle avec un large sourire. Depuis l’enfance, j’ai toujours été attirée par la décoration. Je faisais des guirlandes, je dessinais beaucoup. »

Après avoir travaillé trois ans en Belgique, elle a un déclic devant une émission de télévision dans laquelle une femme émigrée en France se plaint d’avoir fait la même chose pendant vingt-deux ans sans réussir à se réaliser. « Après cette émission, j’ai démissionné de mon boulot », explique-t-elle.

C’est ainsi qu’en 2012 Fifi Kikangala débarque à Kinshasa. Tout ce qu’elle entreprend lui réussit : conciergerie privée, design de mobilier, décoration d’intérieur… Elle bénéficie du programme de Rawbank, Lady’s First, qui forme aussi des entrepreneurs (business plan, communication, mise en réseau, etc.) pour les aider à sortir de l’informel.

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Le défi de l’international

La créatrice, qui travaille avec des ateliers en France et en Belgique, se sent prête à relever le défi de l’international. Kuba (en référence au textile de raphia tissé par les femmes de la tribu Kuba, dans le Kasaï), la collection phare de sa marque de mobilier Omoy Interior Design, remporte un franc succès dans des salons d’art à l’étranger, comme lors de la Paris Design Week, au début de septembre.

« J’ai envie de vendre à New York, Singapour, Miami, Londres, Paris, etc. », confie-t-elle, regrettant néanmoins que de nombreux porteurs de projets, dans son secteur d’activité, aient du mal à trouver des financements en RDC.

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