[Édito] L’ONU est-elle raciste ?
Soixante-quinze ans après sa fondation, l’ONU est encore très largement la chasse gardée des Occidentaux et plus précisément de la sous-espèce des mâles blancs.
![Lors de la 73ème session de l’Assemblée générale des Nations unies, au siège de New York , mercredi 26 septembre 2018. © Richard Drew/AP/SIPA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2018/09/27/sipa_ap22252429_000003.jpg)
Lors de la 73ème session de l’Assemblée générale des Nations unies, au siège de New York , mercredi 26 septembre 2018. © Richard Drew/AP/SIPA
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François Soudan
Directeur de la rédaction de Jeune Afrique.
Publié le 27 octobre 2020 Lecture : 4 minutes.
Poser cette question à propos d’une organisation dont les fondements reposent sur des valeurs d’égalité entre les peuples, les races et les genres, et dont la légitimité s’est forgée dans les combats pour la décolonisation et contre l’apartheid peut sembler déplacé. Après avoir pris connaissance de l’enquête que la revue Foreign Policy a consacré, mi-octobre, à la représentation de la diversité au sein de cette « Maison-monde », force est pourtant de constater qu’émettre pareille interrogation revient à y répondre : oui, l’ONU est encore très largement la chasse gardée des Occidentaux et plus précisément de la sous-espèce des mâles blancs.
Le fait que deux des neuf secrétaires généraux de l’Organisation, depuis sa fondation, en 1945 – l’Égyptien Boutros Boutros-Ghali et le Ghanéen Kofi Annan – aient été Africains, c’est un peu l’arbre qui cache la forêt. Sur les quelque 40 000 salariés permanents de l’ONU, les ressortissants d’une demi-douzaine de pays occidentaux (États-Unis, Grande-Bretagne, France, Italie, Allemagne, Espagne) occupent une place disproportionnée parmi les emplois les mieux rémunérés et les plus sécurisés, à New York et à Genève. À l’inverse, les originaires des pays du Sud et plus particulièrement les Africains sont affectés en priorité aux « jobs de terrains », dans les zones de conflit, comme la RD Congo, le Mali, la Centrafrique ou la Somalie.
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