Entreprendre en RDC (5/5) : avec Wizall, Ken Kakena met le cap sur la finance inclusive

Originaire de RDC, Ken Kakena a grandi en France. Mais c’est entre le Sénégal et la Côte d’Ivoire qu’il a cofondé Wizall, une fintech désormais présente dans quatre pays.

Ken Kakena, cofondateur de Wizall © DR

Ken Kakena, cofondateur de Wizall © DR

Arthur_MaluMalu

Publié le 20 novembre 2020 Lecture : 3 minutes.

Ken Kakena a grandi en France, où il est né de parents originaires de RDC. En 2013, auréolé d’un master II en marketing de l’Istec – une école supérieure de commerce et marketing parisienne de bonne réputation -, il arrive à Abidjan avec, dans ses bagages, un contrat de consultant pour le compte du cabinet de conseil en management Advise Consulting & Technology, qui ouvre alors son premier bureau à l’étranger.

À 24 ans, il devient ainsi le visage du groupe en Afrique de l’Ouest, où il effectue plusieurs missions, avec une idée en tête : la transformation numérique des établissements financiers.

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« Je voulais acquérir une expérience dans un pays autre que la RDC, pour m’épanouir et travailler indépendamment, en dehors du potentiel circuit familial. La sous-région ouest-africaine, avec Abidjan et Dakar, offrait des opportunités pour les diplômés venant de France », explique l’entrepreneur.

Des produits financiers pour les non bancarisés

En 2015, Ken Kakena s’associe avec deux de ses anciens patrons, dont le français Sébastien Vetter – ex-DG d’Advise au Sénégal -, et, après le développement de prototypes, plusieurs levées et la participation du géant pétrolier Total au capital à hauteur de plusieurs millions d’euros, il cofonde Wizall, dont il est dirige la filiale en Côte d’Ivoire.

Objectif : développer, depuis Dakar et Abidjan dans un premier temps, des services financiers digitaux sur le continent et pour sa diaspora, en créant une offre de services plus inclusive que celles des opérateurs télécoms et des banques, c’est-à-dire plus simple et avec une tarification plus économique.

La fintech propose des services de transfert d’argent et de bons d’achats, de paiement digital, ainsi que des produits financiers basés sur la monnaie électronique. L’ouverture d’un compte sur la plateforme Wizall n’est pas conditionnée à la possession d’un compte bancaire et peut donc, notamment, convenir à des personnes à faible revenu et actives dans le secteur informel.

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20 millions d’euros de chiffre d’affaires

Mais la start-up s’adresse aussi aux entreprises et administrations, auxquelles elle propose des solutions spécifiques pour le versement des salaires, d’allocations, etc. En décembre 2018, l’entreprise a procédé à une nouvelle levée de fonds de plus de 12 millions d’euros auprès du groupe bancaire marocain BCP, devenu son actionnaire majoritaire à hauteur de 55 %.

De quoi passer à la vitesse supérieure. Wizall compte désormais un effectif total de 110 salariés dans quatre pays : la Côte d’Ivoire (où est installée son holding), le Burkina Faso, le Mali et le Sénégal, son premier marché, où l’entreprise est devenue le deuxième opérateur sur le terrain du mobile money derrière Orange Money.

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Et, avec un chiffre d’affaires passé de 150 000 euros à 20 millions en moins de cinq ans, elle espère poursuivre son déploiement panafricain dans cinq à six autres pays d’ici à trois ans.

>>> À lire sur Jeune Afrique Business+ : Bientôt présent à Madagascar, Wizall Money lorgne le Cameroun, le Togo et le Bénin

Développer Wizall en RDC

Ken Kakena se veut optimiste : « Dans dix ans, je nous vois devenir le relais des banques pour les non-bancarisés, le principal canal par lequel les quelque 80 % des Africains qui n’ont pas de compte bancaire peuvent constituer leur épargne, accéder à des financements et faire des transactions avec leurs communautés. »

Et le jeune entrepreneur congolais, qui a reçu le prix du rayonnement de la RDC à l’étranger lors de l’édition 2019 du Makutano, un forum annuel d’entrepreneurs africains à Kinshasa, vise, à terme, le développement de Wizall au Congo : « Il s’agira d’aller construire en RDC ce que j’ai construit en Afrique de l’Ouest », assure-t-il.

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