Ces patronnes africaines (1/3) : Bouamatou, Fotso, Diagou… la nouvelle génération est prête

Pour Leïla Bouamoutou (GBM), Kenza Sefrioui (Addoha) ou encore Anta Babacar Ngom (Sedima), l’entreprise est avant tout une affaire de famille. Portraits.

Kate Kanyi Tometi Fotso ;Anta Babacar Ngom ; Janine Kacou Diagou © DR

Kate Kanyi Tometi Fotso ;Anta Babacar Ngom ; Janine Kacou Diagou © DR

OLIVIER-MARBOT_2024

Publié le 5 novembre 2020 Lecture : 2 minutes.

En 2008, Mohamed Ould Bouamatou, fondateur de la Générale de banque de Mauritanie (GBM), demande à sa fille de rejoindre l’entreprise. La jeune femme travaille alors à la BCME, à Londres, après un premier poste chez Deloitte en Tunisie.

Plus jeune, Leïla rêvait d’étudier l’architecture, mais son père l’a orientée vers la finance. Elle dit ne rien regretter mais a souhaité entrer chez GBM en bas de l’échelle pour ne pas être vue comme « la fille du patron ». Aujourd’hui directrice générale, elle conseille aux femmes africaines de « se détacher des perceptions, des coutumes, des normes qui leur confèrent un rôle subalterne ».

  • Kate Kanyi-Tometi Fotso (Cameroun)
Kate Kanyi-Tometi Fotso, à Paris, le 23 mars 2015. © Bruno Lévy pour JA

Kate Kanyi-Tometi Fotso, à Paris, le 23 mars 2015. © Bruno Lévy pour JA

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Fondatrice et dirigeante de Telcar Cocoa, premier exportateur de cacao du Cameroun, la veuve d’André Fotso formait avec son mari le couple qu’on avait coutume de présenter comme le plus puissant du pays.

Actionnaire et administratrice d’autres grands groupes, elle est aujourd’hui la femme la plus riche du Cameroun et a reçu en 2019 le trophée Sufawe, décerné par Attijariwafa Bank et SCB Cameroun, en tant que meilleure entrepreneure du continent.

  • Janine Kacou Diagou (Côte d’Ivoire)
Jean Kacou Diagou et sa fille Janine Diagou,, le 24 mai 2013. © Heidinger Jean-Marie

Jean Kacou Diagou et sa fille Janine Diagou,, le 24 mai 2013. © Heidinger Jean-Marie

Chez NSIA, première compagnie d’assurances d’Afrique francophone, on travaille en famille. Jean Kacou Diagou (JKD), le patriarche et fondateur du groupe, en 1995, a nommé plusieurs de ses enfants à la tête des principales activités du groupe, mais c’est Janine, directrice générale du pôle banque-finance, qui est en première ligne. Depuis 2019, elle gère aussi les anciennes filiales locales de la nigériane Diamond Bank absorbées par NSIA.

  • Kenza Sefrioui (Maroc)

Fondé par le milliardaire Anas Sefrioui, le groupe marocain Addoha chapeaute plusieurs entités spécialisées dans l’immobilier et la construction et rayonne, au-delà de ses frontières, sur une partie de l’Afrique de l’Ouest.

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Si son fils Malik tient les rênes de la branche ciment (Cimat) et si son neveu, Saad, dirige le pôle administratif du groupe, c’est à sa fille Kenza, 35 ans, qu’a été confiée la direction générale du pôle « haut standing » d’Addoha. Diplômée de la George Washington University, la jeune femme passe aujourd’hui pour la « princesse » de l’empire familial.

>>> À lire : notre dossier Grandes fortunes et jeunes héritiers au Maroc

  • Anta Babacar Ngom (Sénégal)
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En janvier 2016, la fille de Babacar Ngom, alors âgée de 30 ans, a pris la direction du groupe familial Sedima. Créée en 1976, l’entreprise est active dans l’immobilier et la boulangerie, mais surtout dans l’aviculture.

Présent au Mali et au Congo-Brazzaville, le groupe gère depuis 2018 la franchise KFC au Sénégal. Le personnel du premier restaurant ouvert dans le pays était 100 % féminin.

(*) Cet article a été initialement publié le 5 novembre 2020. Nous le republions à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes. 

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