Quand l’Espagne cherche son chemin dans l’agriculture africaine

Épaulées par la chambre de commerce de Tarragone, une poignée d’entreprises espagnoles a renoué avec les missions commerciales sur le continent. Leur but : faire connaître leur offre, notamment dans le secteur agricole.

Le directeur de la Chambre de commerce de Tarragone, Roberto Barrons Perello, en Afrique du Sud. © Source Mincotur

Le directeur de la Chambre de commerce de Tarragone, Roberto Barrons Perello, en Afrique du Sud. © Source Mincotur

Publié le 8 décembre 2020 Lecture : 2 minutes.

La ministre espagnole des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération, Arancha González, lors d’une livraison d’aide humanitaire à Niamey, au Niger, le 8 octobre 2020. © MAEC/Javier Hernández
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Madrid regarde de plus en plus en direction du continent. Et entend s’appuyer sur son Plan Afrique III pour dépasser la problématique migratoire et relancer un véritable partenariat.

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À peine vient-il de poser ses valises de retour du Kenya que déjà il évoque un prochain voyage, cette fois au Cameroun. « En Afrique, on sait bien que pour faire des affaires il faut se rendre sur place, la présence est valorisée, sinon cela ne fonctionne pas », s’exclame Roberto Barrons.

Plein d’énergie, le directeur de la Chambre de commerce de Tarragone, ville au sud de Barcelone, en Catalogne, sait de quoi il parle. Pionnier infatigable sur le continent, il aura en l’espace de vingt-cinq ans conduit plus de 1 500 entreprises espagnoles (pas seulement catalanes) dans le cadre de missions commerciales dans près de 40 pays africains.

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« En 1998, nous nous sommes tournés vers l’Afrique subsaharienne où de nombreux marchés restaient à explorer pour l’Espagne », se souvient-il après avoir défriché pas moins de 14 pays au rang desquels le Congo et la RDC, la Sierra Leone, le Tchad et le Soudan du Sud.

 On a un peu l’impression d’être revenus dans les années 1990

Sans surprise donc, cette chambre de commerce privée est la première d’Espagne à renouer avec les voyages sur le continent après la longue interruption imposée par la pandémie.

Pourquoi le Kenya ? « Par simple opportunité, nous avons vu qu’il était possible de voyager dans ce principal marché d’Afrique de l’Est », indique Roberto Barrons, qui, pour l’occasion était accompagné de dix entreprises. « On a un peu l’impression d’être revenus dans les années 1990 : le trafic aérien s’est nettement réduit, il est plus incertain », explique-t-il, ajoutant avoir limité les missions à un pays, contre trois d’habitude.

Agriculture, élevage et produits phytosanitaires en première ligne

« Avec la pandémie, l’Afrique se rend compte de sa dépendance dans nombre de secteurs comme celui de l’agriculture, où elle va avoir besoin de machines outils pour accroître sa production », observe-t-il, conscient que l’Espagne pourrait dans ce domaine avoir un rôle à jouer.

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Mais il en voit également bien d’autres, comme l’élevage ou encore les produits phytosanitaires. En témoignent les avancées d’Afepasa, entreprise de fertilisants qui s’est imposée au Kenya et en Tanzanie dans le traitement des fleurs et des tomates.

La chambre de commerce accompagne essentiellement les petites et moyennes entreprises du pays. Notamment les plus innovantes d’entre elles. Certest Biotec, société de Saragosse, est, par exemple, parvenue à vendre à l’Égypte plus de 1 million de tests pour diagnostiquer le Covid-19.

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« L’Espagne est encore relativement méconnue dans certaines parties de l’Afrique par rapport à des pays comme la France. Notre première mission est donc déjà de parler de nous… »

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