Mohammed VI, Paul Kagame, Patrice Talon : trois styles, trois méthodes
Chacun à sa façon, le souverain chérifien et les présidents béninois et rwandais incarnent en Afrique une forme de leadership reconnue. Analyse de ces trois cas d’école.
Quel leadership pour l’Afrique ?
Si certaines figures politiques, économiques, scientifiques ou religieuses africaines allient charisme et efficacité, peu sont aussi populaires, galvanisantes et respectées que Bourguiba, Sankara ou Mandela. Les temps ont changé, les attentes des citoyens aussi. Enquête sur ces leaders qui pourraient aujourd’hui et demain, inspirer et conduire le changement.
· Mohammed VI, le roi imam
Si le modèle de gouvernance marocain demeure l’un des plus originaux au monde, c’est à l’existence d’un régime monarchique dont le souverain tire sa légitimité originelle en qualité de Commandeur des croyants qu’il le doit. Toute l’intelligence de Mohammed VI a été de pressentir que, face à l’extrême dangerosité de l’islamisme radical, ce concept, ainsi que le rite malékite sur lequel s’accordent les Marocains, ne devait pas rester immobiles, et qu’une politique de prévention-répression purement sécuritaire ne pouvait en aucun cas suffire.
Le Maroc est aux portes de l’Europe, ce qui est un avantage mais aussi un danger, car c’est de ce vieux continent en plein processus de sortie de la religion que souffle le grand vent de la mondialisation sur le royaume et c’est par lui que pénètre une modernité qui, quand elle est vécue comme une agression culturelle, fait le lit de l’extrémisme. D’où le double choix acté très tôt par le successeur de Hassan II de moderniser l’islam et d’islamiser la modernité en s’appuyant sur la commanderie des croyants.
Bien s’informer, mieux décider
Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles