Au Gabon, Ali Bongo Ondimba siffle la fin de la récréation

À l’heure où l’économie est fragilisée par la crise du Covid-19, le président Ali Bongo Ondimba ne veut plus protéger une classe politique qu’il a promue et qu’il juge peu soucieuse de l’intérêt du pays.

Ali Bongo Ondimba, visitant une usine de médicaments, à Nkok, en novembre 2020. © COM PR ID

Ali Bongo Ondimba, visitant une usine de médicaments, à Nkok, en novembre 2020. © COM PR ID

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Publié le 28 décembre 2020 Lecture : 6 minutes.

Boulevard triomphal à Libreville, Gabon. © Runkel/Robertharding/ANDBZ/ABACA
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Gabon : retour aux fondamentaux

À l’heure où l’économie est fragilisée par la crise du Covid-19, le président Ali Bongo Ondimba ne veut plus protéger une classe politique qu’il a promue et qu’il juge peu soucieuse de l’intérêt du pays.

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Une semaine chrono. C’est le temps qu’a duré la polémique sur les abattements fiscaux, qui a provoqué début décembre la démission du ministre de l’économie, Jean-Marie Ogandaga. À la mesure d’un poison qu’on dispense au goutte-à-goutte, des documents accablants révélés par la presse et provenant de syndicats en grève au sein des régies financières ont discrédité ce pilier du gouvernement.

Sûr de son pouvoir et du soutien de la présidence, il avait cru pouvoir échapper à la reddition des comptes. Erreur. De soutien haut placé, il n’en a pas eu. Au contraire, lorsqu’il a remis sa démission le 8 décembre dernier à la demande de la Première ministre Rose Christiane Ossouka Raponda, le président Ali Bongo Ondimba lui a indiqué la porte de sortie.

D’ordinaire, sous la présidence d’ABO, l’exécutif est un cénacle solidaire. Ou, plutôt, il l’a longtemps été. Occupé à consolider son pouvoir face à une opposition inventive et déterminée à l’en chasser, le président couvait ses amis politiques.

Convaincu que ceux-ci prenaient des coups qui lui étaient destinés, il les soutenait quand ils étaient maltraités, les protégeait au point de donner le sentiment de soustraire ces caciques à l’obligation de répondre de leurs actes. Il y a bien eu deux exceptions, personnifiées par Magloire Ngambia et Etienne Ngoubou, deux ministres chassés de sa galaxie et emprisonnés pour des soupçons de détournement. Mais rien à voir avec la violence judiciaire qui vise la classe gouvernante depuis deux ans. Désormais, il n’est plus question de protéger ministres, directeurs généraux et autres hauts fonctionnaires proches du pouvoir.

Deux électrochocs

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