Guinée équatoriale : pétro-dépendance et Covid-19, l’implacable combinaison

Alors que Malabo prépare – déjà – l’échéance présidentielle de 2023, l’économie, très peu diversifiée, a gravement pâti des effets de la pandémie de Covid-19.

Malabo, Guinée équatoriale. © SAMUEL OBIANG/AFP

Malabo, Guinée équatoriale. © SAMUEL OBIANG/AFP

Publié le 1 février 2021 Lecture : 2 minutes.

Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, 78 ans, a laissé entendre qu’il était prêt à prendre sa retraite à l’issue de son mandat. L’organisation de sa succession sera donc l’une des priorités du pouvoir pour l’année à venir, la prochaine présidentielle étant prévue pour 2023.

Son fils, le vice-président Teodorín Obiang Nguema Mangue, consolide son pouvoir et cherche à neutraliser les menaces qui pourraient entraver son ascension – ascension que les Occidentaux ne voient pas forcément d’un bon œil.

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Du point de vue économique, les graves difficultés de la Guinée équatoriale devraient se poursuivre, la croissance diminuant chaque année depuis 2015 – une tendance qui pourrait durer au moins jusqu’en 2025. L’État a signé un accord avec le FMI en décembre 2019, qui prévoit des réformes liées à la transparence et à la corruption. On devrait savoir en 2021 si le pays sera en mesure de rejoindre l’Initiative pour la transparence des industries extractives (Itie).

Une position plus musclée envers les entreprises

Le gouvernement a lancé un cycle d’octroi de licences pétrolières en 2019, mais seuls les projets les plus attrayants pourront avancer étant donné le contexte actuel.

De nombreuses découvertes récentes concernent le gaz plutôt que le pétrole, et il sera donc beaucoup plus difficile pour des projets portant sur le premier – par exemple celui de gaz naturel liquéfié flottant sur le bloc EG-27, qui n’avait déjà pas réussi à lever des fonds avant la crise actuelle – d’obtenir un feu vert. Par ailleurs, un projet de raffinerie modulaire capable de produire 5 000 barils de pétrole par jour pourrait être validé en 2021.

De manière générale, le gouvernement a adopté une position plus musclée à l’égard des sociétés qui obtiennent des licences mais ne respectent pas leurs obligations, de sorte que les tensions risquent de s’aggraver entre les entreprises et l’administration.

La BAD s’est engagée à aider le pays à diversifier son économie

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Le pouvoir, qui parle depuis longtemps de la nécessité de diversifier l’économie, a vu, pendant la pandémie, sa croissance pâtir de la dépendance du pays à l’égard des exportations de pétrole et de gaz. Le gouvernement n’a pas économisé pour les mauvais jours, et la diversification s’annonce encore plus difficile.

Liens avec la Russie et la Chine

La Banque africaine de développement (BAD) s’est engagée à apporter son aide dans ce domaine et commence à s’occuper du secteur agricole. Mais la Guinée équatoriale ayant un très petit marché intérieur, elle aura fort à faire pour rendre ses exportations dans la sous-région plus viables si ses projets d’agrobusiness décollent.

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En matière de diplomatie, le pays continue de cultiver des liens avec la Russie et la Chine, qui partagent ses préoccupations quant à l’ingérence d’autres nations dans les affaires souveraines. Ces deux dernières s’intéressent de près au secteur des hydrocarbures, et une entreprise détenue à la fois par la Russie et la Guinée équatoriale est désormais active dans la cartographie des gisements de pétrole et de gaz dans le bassin du Rio Muni.

Le gouvernement souhaite également une plus grande coopération régionale pour lutter contre la piraterie dans le golfe de Guinée, où les prises d’otages sont monnaie courante.

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