Cameroun : le rebond économique est-il possible en 2021 ?
Malgré le soutien des institutions internationales, Yaoundé enregistre ses plus mauvaises performances économiques depuis deux décennies.
Avec une croissance négative attendue en 2020 (– 1,2 %, contre 4,1 % espérés), le pays devrait enregistrer sa pire performance économique des deux dernières décennies.
Une courbe que Yaoundé doit s’atteler à inverser pour ne pas prolonger la récession. La tâche s’annonce difficile dans un climat marqué par les chutes successives des cours du pétrole, l’arrêt d’une croissance portée par les projets d’infrastructures de la CAN ainsi que la survenue de la pandémie de Covid-19.
Seul point positif dans ce contexte peu favorable, le Cameroun continue de recevoir le soutien des institutions internationales. Malgré une dette qui s’élève à plus de 40 % du PIB, les partenaires internationaux, à l’instar du FMI, ont fortement appuyé le pays en 2020, tout en félicitant sa discipline.
Infrastructures et industrialisation
À moyen terme, le Cameroun envisage se servir de sa Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND 30) – dévoilée à la mi-novembre 2020 – pour se donner un nouveau cap. Ce document de référence de son émergence, dont la conception a été actée après les échecs du précédent plan, le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE), est en effet la boussole économique du pays.
L’industrialisation du pays annoncée par le président comme l’une des actions prioritaires et mise en attente par l’actualisation du Plan directeur d’industrialisation sera également l’un des leviers de croissance à activer.
Des avancées qui devraient permettre au Cameroun de poursuivre sereinement les préparatifs de la Coupe d’Afrique des nations, qu’il abritera en 2022. La construction des infrastructures, un temps à l’arrêt, a d’ailleurs connu une avancée considérable. Et le Championnat d’Afrique des nations (Chan), consacré aux joueurs locaux, qui s’est tenu en janvier sur les sites déjà opérationnels a servi de galop d’essai.
La crise anglophone fait toujours rage
Enfin, une interrogation demeure : la décentralisation tant attendue depuis plusieurs années passera-t-elle un cap ? Début décembre, la tenue des élections régionales, certes remportées haut la main par un RDPC souverain, a offert un nouveau motif d’espoir, que certains imaginent comme une piste de sortie de crise dans le conflit qui oppose Yaoundé aux séparatistes anglophones de l’Ambazonie.
Réélu pour un septième mandat en 2018, Paul Biya n’est toujours pas parvenu à résoudre la crise anglophone qui fait rage dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest
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