Engrais : quel avenir pour OCP aux États-Unis ?
Accusé de concurrence déloyale par le champion local Mosaic, le groupe marocain dirigé par Mostafa Terrab est engagé dans une bataille inédite pour le stratégique marché nord-américain.
Les États-Unis, pays où il s’est formé et où il a vécu, donnent du fil à retordre à Mostafa Terrab, le patron du géant des engrais phosphatés OCP. Depuis juillet 2020, le groupe marocain, qui figure dans le top 5 des producteurs mondiaux avec l’américain Mosaic, le russe PhosAgro et deux acteurs chinois (GPCG et YTH), a stoppé ses exportations à destination du – pourtant essentiel – marché nord-américain.
Une mesure prise en réaction à une procédure pour concurrence déloyale ouverte auprès du département du Commerce américain et de la Commission américaine du commerce international par son concurrent local Mosaic. Ce dernier, qui accuse OCP de bénéficier de subventions, demande l’application de droits de douane compensatoires sur les produits marocains.
Pris par surprise
Ce bras de fer – une première dans l’histoire centenaire d’OCP et un fait rare dans le monde du phosphate – illustre l’acuité de la concurrence sur le marché des engrais. Une bataille économique, teintée de considérations politiques, dont l’épilogue doit intervenir en mars 2021.
À première vue, l’affaire est mal engagée pour OCP (4,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2019), pris par surprise, comme la majorité de l’industrie, par la procédure. Son ouverture à la fin de juin 2020, rendue publique par Mosaic (8,9 milliards de dollars de CA en 2019) et largement reprise dans les médias, a placé le groupe chérifien (ainsi que les russes PhosAgro et EuroChem, également visés) sur la défensive.
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