Sécurité : au Sahel, Endeavour Mining paré face à la menace terroriste [1/3]
Rotations aériennes par hélicoptère pour le personnel, gardiennage renforcé, coordination quotidienne avec les forces publiques de défense et de sécurité… Le minier estime avoir déployé « toutes les précautions nécessaires » à ses opérations.
Malgré la menace des groupes armés, parfois actifs non loin de ses sites extractifs du centre et de l’est du Burkina Faso, Endeavour Mining, porté par les cours élevés de l’or, ne connaît pas la crise.
« Jusqu’à présent, on ne peut pas dire que ces crises sécuritaire et sanitaire aient sérieusement impacté notre production. Nous avons anticipé les risques, et nous sommes assurés d’être prêts à y faire face avec des moyens adaptés. Pour ce qui est du risque terroriste, nous prenons les précautions nécessaires grâce à une équipe d’experts en sécurisation de l’investissement et des personnes qui définit des procédures particulières permettant de réduire les dangers », assure Pascal Bernasconi, vice-président exécutif de la compagnie minière.
Installé dans le Pays des hommes intègres, mais également au Mali et en Côte d’Ivoire, Endeavour sera bientôt au Sénégal, du fait de sa fusion en cours de finalisation avec Teranga Gold. À terme, le groupe, coté à Toronto, espère devenir le premier producteur d’Afrique de l’Ouest du métal précieux, avec 1,5 million d’onces d’or écoulées chaque année.
En réalité, personne, nulle part, n’est à l’abri d’une attaque terroriste
« Notre priorité reste la sécurité de nos employés, le bien-être des communautés voisines et la solidarité avec les États, qui sont nos partenaires », explique encore le cadre français, ancien patron de la filière minière d’Areva, chargé chez Endeavour des relations publiques, des questions sécuritaires mais également des procédures sanitaires.
« Le terrorisme, et la pandémie de Covid-19 sont en réalité des problèmes auxquels le monde entier est confronté, pas seulement le Sahel. Les terroristes frappent partout, et le Covid-19 fait plus de victimes en Occident qu’en Afrique. En réalité, personne, nulle part, n’est à l’abri d’une attaque terroriste », relativise-t-il.
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Coûts d’exploitation explosés par les dépenses de sécurité
Pourtant, dans sa mine de Boungou, dans l’est du Burkina Faso, Endeavour ne badine pas avec la sécurité : rotations aériennes par hélicoptère pour le personnel expatrié mais aussi les locaux, règles strictes imposées aux services logistiques, gardiennage renforcé du site, coordination quotidienne avec les forces publiques de défense et de sécurité, la compagnie a largement étoffé ses mesures pour prévenir une attaque de groupes armés.
Tout le monde a en tête les quarante morts de l’attaque en novembre 2019 par un groupe djihadiste d’un convoi de bus transportant 241 salariés de la mine, reprise par Endeavour à son compatriote canadien Semafo en mars 2020.
Même si les dirigeants d’Endeavour refusent de s’étendre sur le sujet, les coûts d’exploitation des grands groupes tels que le leur ont explosé dans la région, avec les dépenses de sécurité avoisinant 25 % des charges des projets situés dans le centre et le nord du Mali et du Burkina Faso, selon les experts interrogés par Jeune Afrique.
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