Bourse de Douala : « On s’attend à un rebond psychologique des transactions »
Willy Delort Heubo, directeur des marchés chez Financia Capital, commente pour Jeune Afrique les récents mouvements sur le marché de la Bourse de Douala et examine les perspectives de la Place camerounaise.
Ce n’est pas la grande forme depuis le début de l’année à la Bourse de Douala. Avec un niveau moyen à 18,6 milliards de F CFA [environ 28 millions d’euros], le montant des transactions est en net repli par rapport au second semestre de 2014 (plus de 30 milliards de F CFA). Le volume des transactions s’est infléchi de plus de 43 %, avec un ratio de liquidités à 0,09 % en mai, contre 0,16 % au début de 2015.
Le marché secondaire étant plus animé, par les institutionnels essentiellement, ces derniers sont davantage intéressés par les titres de créance du marché obligataire. Sur ce marché, la négociation se fait désormais par à-coups, et non plus à fréquence régulière comme il y a un an. Les quelques transactions correspondent surtout aux placements des assureurs dans le cadre de la gestion de leur trésorerie. Les banques détenant la majorité de ces titres de créance ont recours, en cas de besoin de trésorerie, au refinancement de leurs titres auprès de la banque centrale, tout en en conservant la propriété. Permise depuis peu, cette pratique a bien réduit la négociation des titres.
Dans le compartiment actions, la grande régression touche la Société des eaux minérales du Cameroun. Confrontée à une rude concurrence, elle recule de 67 % et ne pourra plus tenir sa généreuse politique de distribution de dividendes. À l’inverse, Socapalm et Safacam, les deux producteurs d’huile de palme qui dominent ce compartiment, ont bénéficié d’un effet psychologique positif auprès des investisseurs, après avoir procédé au cours de l’année écoulée à des augmentations de capital suivies de splits (divisions techniques de cours de Bourse).
Si elle a profité dans un premier temps de ces opérations, la capitalisation globale du Douala Stock Exchange est pratiquement stable depuis le début de l’année (173 milliards de F CFA à la fin de mai). Néanmoins, l’on s’attend à un rebond psychologique des transactions, davantage attribuable à la distribution des dividendes, généralement entre les deuxième et troisième trimestres. »
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