Muhammadu Buhari, un président à tout faire ?

Bien décidé à remettre le secteur des hydrocarbures sur pied, le chef de l’État pourrait endosser lui-même le costume de ministre du Pétrole.

Muhammadu Buhari, le président nigérian. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Muhammadu Buhari, le président nigérian. © Sunday Alamba/AP/SIPA

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© Vincent Fournier pour JA

Publié le 25 juin 2015 Lecture : 2 minutes.

Alors que la nomination du nouveau gouvernement nigérian est attendue dans les prochains jours, les spéculations vont bon train. Au moment où nous mettions sous presse, les derniers bruits en provenance du palais de la présidence laissaient notamment entendre que Muhammadu Buhari souhaitait conserver le ministère du Pétrole pour lui-même. Le secteur des hydrocarbures nigérian subit une si mauvaise gouvernance « qu’aucune autre main ne sera suffisamment propre pour le reprendre et y opérer les changements nécessaires », a indiqué un proche du nouveau chef de l’État. D’après d’autres membres de son entourage, Buhari – qui a déjà été ministre du Pétrole dans les années 1970 et 1980 – souhaite non seulement rendre la gestion de l’or noir plus transparente mais aussi réorganiser le secteur du raffinage, en déclin.

Premier producteur de brut du continent, le Nigeria importe la quasi-totalité des 40 millions de litres d’essence qu’il consomme chaque jour. Le récent bras de fer entre les importateurs de carburant et le gouvernement sortant, qui a entraîné une pénurie « artificielle », a marqué l’homme qui a piloté la construction des premières raffineries nationales.

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Reste une question : à 72 ans, Muhammadu Buhari pourra-t-il cumuler les fonctions de président et de ministre ? Charge d’autant plus lourde qu’il a également fort à faire sur le front de la sécurité avec la lutte contre Boko Haram.

Insistance

Autre portefeuille dont l’identité du prochain titulaire est très attendue, celui des Finances. Vu l’état désastreux de celles du Nigeria, le choix de ce ministre sera l’une des décisions les plus importantes du nouveau chef de l’État. Sous Goodluck Jonathan déjà, Ngozi Okonjo-Iweala (qui était en même temps ministre de la Coordination de l’économie) était perçue comme une sorte de Premier ministre. Cela ne devrait pas changer sous Buhari, estiment les analystes.

Trois noms reviennent avec insistance. Ceux de personnes ayant représenté le pays lors des réunions de la Banque mondiale à Washington en avril. Il s’agit d’Ifueko Omoigui-Okauru, une experte-comptable qui a conseillé Buhari sur les questions économiques et qui s’était fait remarquer lorsqu’elle dirigeait la Federal Inland Revenue Service entre 2004 et 2012 ; de Wale Edun, ministre des Finances dans l’État de Lagos entre 1999 et 2004 et cofondateur de Stanbic IBTC Bank ; et, enfin, d’Abba Kyari, un ancien directeur général de United Bank for Africa (UBA), présidée par Tony Elumelu.

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