Mali : Opération Serval, le général Barrera au rapport

Même s’il nous rappelle à quel point les combats furent bien plus rudes qu’il n’y paraît, il ne faut pas lire le témoignage du général Bernard Barrera comme un énième récit de la guerre menée par la France au Mali en 2013.

« Opération Serval, Notes de guerre, Mali 2013 « , du général Barrera, Seuil, 448 pages, 21,50 euros. © DR

« Opération Serval, Notes de guerre, Mali 2013 « , du général Barrera, Seuil, 448 pages, 21,50 euros. © DR

Publié le 17 juin 2015 Lecture : 1 minute.

Il n’est presque jamais question du cas épineux de Kidal ou des choix politiques opérés à Paris, et l’ennemi n’est décrit que sous le prisme de son vainqueur. L’enquête de l’historien Jean-Christophe Notin (La Guerre de la France au Mali, Tallandier) est autrement plus détaillée.

Il faut plutôt lire Opération Serval. Notes de guerre comme l’autoportrait en situation d’un homme : un officier porté sur l’offensive ( « c’est l’avant qui commande » ) et proche de ses troupes, marqué par ses expériences en Allemagne et dans les Balkans, et qui a pris, par son sens de l’initiative à la tête des forces terrestres, sa part dans une victoire que même les Américains louent. Il faut y voir aussi un portrait contemporain de cette armée : tout à la fois métissée et conservatrice, mélange de système D et de haute technologie, bercée d’idéaux humanistes mais aussi marquée par la nostalgie des conquêtes coloniales.

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