Karité : « La demande va bientôt dépasser l’offre »

Pierre Ricau, Analyste de marchés agricoles pour N’Kalô, revient pour Jeune Afrique sur les perspectives du marché du karité.

Pierre Ricaud est analyste de marchés agricoles pour N’Kalô (service de Rongead). © DR

Pierre Ricaud est analyste de marchés agricoles pour N’Kalô (service de Rongead). © DR

Publié le 26 juin 2015 Lecture : 1 minute.

Le marché du karité est très opaque. Les échanges, dominés par deux opérateurs (le suédo-danois AAK et le néerlandais IOI Loders Croklaan), s’effectuent de gré à gré. Historiquement, le prix d’achat aux producteurs des amandes du karité, cultivé dans toute la bande sahélienne, évolue entre 50 et 75 F CFA/kg [entre 0,08 et 0,11 euro]. Dès fin 2014, il a dépassé les 200 F CFA/kg, en raison d’une bonne demande et d’une production assez mauvaise – le karité est très sensible au climat.

À la veille d’une nouvelle campagne, les stocks sont quasiment épuisés et le prix est monté à plus de 400 F CFA/kg. Mais nous attendons une récolte

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Plus généralement, le prix du karité tend à augmenter. Il y a de plus en plus de tension sur ce marché où seul un tiers de la récolte est exporté – la consommation locale (huile et cosmétiques) étant très forte. Et la demande globale va bientôt dépasser l’offre. À l’international, notamment en Europe, le karité est très prisé pour son rôle de substitut au beurre de cacao, une fois mélangé à de l’huile de palme. Plus médiatisée, son utilisation dans les cosmétiques ne représente que 5 % des volumes exportés. Mais cette industrie paie cher (entre 250 et 300 F CFA/kg) et sa demande augmente.

Source : N’Kalô

Source : N’Kalô

Les volumes d’export croissent régulièrement, de même que la quantité collectée – le karité étant un arbre sauvage, la moitié de la production environ est récoltée. Avec 150 000 t et 140 000 t, le Mali et le Nigeria sont les premiers producteurs, suivis par le Ghana, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire (95 000 t).

En revanche, la quantité d’amandes de karité disponible a plutôt tendance à baisser, les arbres étant abattus pour la qualité de leur charbon. C’est inquiétant, car un arbre met trente ans avant de produire des amandes. »

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