Fast-food : les Subsahariens n’ont pas attendu McDo pour manger vite

Au sud du Sahara, pas de grands noms de la restauration mais des marques locales, hyperciblées. Notamment au Nigeria, où les comptoirs proposant des spécialités du cru connaissent un succès fulgurant.

Les menus de Chicken Republic font fureur chez les citadins pressés. © JACOB SILBERBERG / PANOS-REA

Les menus de Chicken Republic font fureur chez les citadins pressés. © JACOB SILBERBERG / PANOS-REA

ProfilAuteur_ChristopheLeBec

Publié le 26 juin 2015 Lecture : 2 minutes.

L ‘ Afrique subsaharienne est une terre encore vierge pour les multinationales du fast-food. En dehors de la nation Arc-en-Ciel, où McDonald’s est implanté depuis 1995 et compte 200 restaurants, le géant américain n’a pas encore osé aborder le reste de cette immense zone, jugée trop risquée. Seul son compatriote KFC, le roi du poulet, a tenté l’aventure en Afrique anglophone et lusophone.

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Mais les locaux n’ont pas attendu Ronald pour monter leurs propres enseignes, cuisinées à la sauce africaine. Car la demande subsaharienne est bien là, portée par une urbanisation galopante et l’émergence d’une classe moyenne qui veut manger vite à côté de son lieu de travail.

Au Nigeria, où les citadins sont déjà plus de 73 millions, les fast-foods locaux sont devenus de véritables institutions en vingt ans. À Lagos, Mr Bigg’s, Mama Cass, Tantalizers, Sweet Sensation ou encore Chicken Republic se sont inspirés du modèle américain sur le plan organisationnel, mais leurs menus intègrent des recettes locales, avec une préférence pour le poulet, plus facile à conserver et moins onéreux.

Le succès de Mr Bigg’s (160 restaurants, filiale de United Africa Company of Nigeria, coté à Lagos) est lié à sa fameuse meat pie, la tourte à la viande traditionnelle du sud du pays.

Chez Mama Cass (19 restaurants), on ne trouve pas de hamburgers. Seuls des plats nigérians sont proposés, tel le jollof rice, le riz gras yoruba. Clé de la réussite de ces fast-foods nigérians, une logistique souple en circuit court avec des producteurs locaux pour garantir la fraîcheur des produits.

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Changer la donne

Dans les grandes villes francophones, il y a bien une restauration rapide, mais peu de vraies chaînes structurées. À Abidjan, le pétrolier Total, associé à la Société ivoirienne de production animale (Sipra), espère changer la donne. Tweat, leur chaîne lancée fin 2014, doit ouvrir neuf restaurants, dont cinq à Abidjan d’ici à la fin de l’année.

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Les premiers sont implantés dans les stations-service de Total, mais la coentreprise devra à terme voler de ses propres ailes en ouvrant de nouveaux Tweat en centre-ville, d’abord en Côte d’Ivoire, puis dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest.

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