Nollywood : Desperate Housewives version African Sitcom

Réactive, l’industrie nigériane du cinéma s’empare d’une série américaine à succès : Desperate Housewives. Et l’africanise pour la diffuser sur le continent.

Les cinéastes africains de plus en plus tentés par les séries télé © AFP

Les cinéastes africains de plus en plus tentés par les séries télé © AFP

Clarisse

Publié le 23 juin 2015 Lecture : 2 minutes.

Qui a oublié la vie exaltante des Bree Van de Kamp (Marcia Cross), Lynette Scavo (Felicity Huffman), Susan Mayer (Teri Hatcher) et autres Gabrielle Solis (Eva Longoria) à Wisteria Lane ? Diffusée entre 2004 et 2012 par la chaîne américaine ABC dans plus de 200 pays, la série Desperate Housewives avait conquis le cœur de millions de téléspectateurs, avec des répliques telles que : « Je t’aime, mais ce que j’aime le plus chez toi, c’est ta façon de m’aimer. » Il faut croire que la magie n’est pas rompue. Après la Turquie, le Brésil ou encore la Colombie, c’est au tour de l’Afrique (ou plutôt du Nigeria) de présenter son adaptation locale de la célèbre sitcom. Tournés à Lagos, les premiers épisodes de Desperate Housewives Africa sont diffusés depuis la fin d’avril, d’abord au Nigeria et en Afrique du Sud (uniquement sur DSTv Channel 165, tous les jeudis à 20 heures), et le seront par la suite dans une quarantaine de pays sur le continent – via Canal Satellite pour les pays francophones. Maître d’œuvre : la chaîne de télévision panafricaine EbonyLife TV, en partenariat avec Walt Disney Company. Pour l’heure en tout cas, difficile de savoir combien d’épisodes sont prêts, combien ont été achetés et par quels pays. Tout juste apprend-on que la chaîne est à la recherche de scénaristes.

Le pitch, comme on dit dans le milieu, est largement inspiré de la version originelle. Tel son pendant américain, Desperate Housewives Africa met en scène les aventures professionnelles, amoureuses et familiales d’un groupe de voisines, où petits délits et gros crimes s’entremêlent. Ici, on n’est plus à Wisteria Lane, mais à Hibiscus Line, dans la banlieue de Lagos. Chaque épisode s’ouvre sur la voix off de Rume Bello, qui se suicide dans le tout premier épisode. Chaque actrice africaine se glisse dans la peau de l’un des personnages américains. Ainsi, La Kényane Nini Wacera – la seule non-Nigériane du casting – joue Ese de Souza (Bree Van de Kamp, la maniaque coincée finalement délurée) ; Michelle Dede est Tari Gambadia (Susan Mayer) ; Kehinde Bankole interprète à la perfection Kiki Obi (Gabrielle Solis) ; Mercy Dolapo Oni, Rume Bello (Mary Alice Young, la suicidée) ; Omotu Bissong, Funke Lawal (Lynette Scavo, l’ambitieuse mère de famille nombreuse débordée) ; et Linda Osifo, Rhetta Moore (Edie Britt, la séductrice).

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Scénario identique

Ceux qui rechercheront dans le contenu une quelconque forme d’originalité en seront pour leurs frais. Les scénaristes n’ont pratiquement rien changé (on s’aime, on se bat, on intrigue et on se réconcilie sous tous les cieux), même s’ils pensent lui avoir donné une coloration africaine. Heureusement, les premiers épisodes montrent quelques grands moments de comédie spectaculaires qui valent le détour.

Quoi qu’il en soit, la nouvelle vague des séries nollywoodiennes a pris le parti de s’inspirer fortement des grandes productions américaines à succès. C’est l’un des filons les plus exploités sur le câble, où la concurrence est rude. Et parce que Desperate Housewives Africa devra affronter des séries déjà bien installées comme Lekki Wives – où Miranda, Cleopatra et Uju doivent jongler avec leur mari millionnaire, leur amant au village ou leur mariage forcé en échange d’un emploi -, les producteurs de la série parient sur la starisation des acteurs. Les femmes, notamment, sont en couverture de nombreux magazines locaux, dont le magazine This Day Style, l’une des publications préférées des Nigérians.

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