Côte d’Ivoire : un scrutin présidentiel sous haute surveillance

Révision de la liste électorale, transmission des résultats, sécurisation des bureaux de vote… La Commission électorale indépendante a fort à faire.

Abidjan, décembre 2011 © Emanuel Ekra/AP

Abidjan, décembre 2011 © Emanuel Ekra/AP

Publié le 23 juillet 2015 Lecture : 2 minutes.

Alassane Ouattara en mai 2011. © Franck Castel/Wostok Press
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Côte d’Ivoire : 2011-2015, le vrai bilan

Cinq ans après le scrutin de 2010, les Ivoiriens s’apprêtent à retourner aux urnes pour élire leur président. Le point sur les réalisations d’Alassane Ouattara, qui brigue un nouveau mandat… et sur les défis qui attendent un pays en voie d’apaisement.

Sommaire

La Côte d’Ivoire se prépare à organiser en octobre son premier scrutin présidentiel depuis la guerre civile qui avait suivi la contestation des résultats de l’élection de 2010. Chargée de piloter l’ensemble du processus, la Commission électorale indépendante (CEI) créée en 2001 s’active. Malgré de multiples protestations contre sa reconduction à la tête de l’instance, Youssouf Bakayoko, son président, a lancé les grandes manœuvres pour que les élections se tiennent bien à la date prévue par la Constitution. Une nouvelle commission de 17 membres a été installée, et ses relais locaux, qui veillent à l’organisation sur le terrain et à la transmission des résultats vers Abidjan, sont opérationnels.

3 millions d’électeurs supplémentaires

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Avant tout, la grande opération de révision de la liste électorale a lieu sur toute l’étendue du territoire, ainsi qu’auprès des Ivoiriens de l’étranger. Démarrée le 1er juin, elle devait initialement se terminer le 30, avant d’être prolongée jusqu’au 12 juillet. Selon les projections de la CEI, établies sur la base du recensement général de la population effectué fin 2014, 3 millions de nouveaux électeurs devraient s’ajouter aux 5,7 millions déjà inscrits. « C’est vrai que nous devrions faire la révision de la liste électorale chaque année, reconnaît Youssouf Bakayoko. Mais compte tenu de la crise, nos capacités ont été réduites. »

Pour éviter cette fois la contestation des résultats, la CEI entend se donner les moyens de ses ambitions. La nouvelle carte électorale est prête, la location d’un satellite de télécommunications est à l’étude et le matériel électoral est en cours de rénovation. « Les troubles naissent le plus souvent du temps mis à publier les scores des candidats. Nous réfléchissons donc à un transfert électronique depuis les bureaux de vote régionaux vers Abidjan », indique Youssouf Bakayoko.

Sécurisation des bureaux de vote

Les membres de la commission ont pris contact avec l’Onuci, la mission des Nations unies présente en Côte d’Ivoire depuis 2003, afin de pouvoir utiliser ses moyens logistiques. Hélicoptères ou véhicules de transport de troupes permettront de distribuer à temps urnes, affiches et bulletins de vote sur l’ensemble du territoire national.

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Pour empêcher toute violence ou tentative de blocage des bureaux de vote, la CEI a engagé des consultations avec les forces de sécurité ivoiriennes. Mais des doutes quant à la partialité des forces armées, jugées proches de l’actuelle présidence, ont incité la commission à solliciter l’envoi de Casques bleus, comme en 2010. « Nous reconduirons le même schéma de sécurisation que lors des précédentes élections, conclut Youssouf Bakayoko. À cette différence près que, cette fois-ci, il n’y a plus de rébellion. »

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