Portfolio : El-Kabbaria alias « Kandahar », voir le Tunistan en face

Des cités populaires de la périphérie de Tunis aux régions défavorisées de l’intérieur, plongée dans les fiefs salafistes où se recrutent les candidats au jihad, sous le regard impuissant de leurs proches. Un reportage photo de Giulio Rimondi.

Quartier d’El-Kabbaria, surnommé Kandahar par ses habitants, dans la banlieue de Tunis. © Giulio Rimondi

Quartier d’El-Kabbaria, surnommé Kandahar par ses habitants, dans la banlieue de Tunis. © Giulio Rimondi

ProfilAuteur_SamyGhorbal

Publié le 17 juillet 2015 Lecture : 1 minute.

L’attentat sanglant de Sousse, le 26 juin, est encore venu le rappeler : la Tunisie, qui fut le berceau du Printemps arabe, est aussi une pépinière de Daesh. Photographe free-lance vivant entre l’Italie et le Liban, Giulio Rimondi, 31 ans, a posé son regard sur El-Kabbaria, ironiquement rebaptisé « Kandahar » par ses habitants. Située à seulement quelques kilomètres, mais à des années-lumière, de la « principauté de La Marsa » – les beaux quartiers de la banlieue Nord -, cette cité populaire mise en coupe réglée par les salafistes a fourni des dizaines de jihadistes à la rébellion syrienne.

Guidé par son ami le réalisateur Néjib Abidi, Rimondi a poursuivi son voyage à Sidi Bouzid et à Regueb, deux villes d’où est partie la révolution. Et où toute une frange de la jeunesse, éduquée mais sans horizon, est en passe de se laisser aspirer par l’appel du jihad.

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« La plupart de ceux qui partent le font pour tromper l’ennui, et parce qu’on les y a incités, y compris matériellement, en organisant et en finançant leur voyage. En un sens, ces »volontaires » sont passifs, explique le photographe. L’aspect qui m’a le plus troublé, c’est la détresse que j’ai lue dans le regard des familles dont ces jeunes sont originaires. Je n’ai pas eu affaire à des fondamentalistes, mais à des gens biens, des familles droites, saines. Est-ce-que le jihadisme obéit à des considérations religieuses ? Au risque de choquer, je crois que la religion est un alibi et que ce qui s’exprime, neuf fois sur dix, relève plus d’une tentative d’affirmation de la virilité pour conjurer la frustration sexuelle…»

Plongée en photos dans les fiefs salafistes où se recrutent les candidats tunisiens au jihad, par Giulio Rimondi

Les échoppes où l'on trouve toutes sortes de produits et de gadgets à la gloire du "califat" se multiplient, notamment aux abords des mosquées. © Giulio Rimondi

Les échoppes où l'on trouve toutes sortes de produits et de gadgets à la gloire du "califat" se multiplient, notamment aux abords des mosquées. © Giulio Rimondi

Les dreadlocks et le mode de vie d'Ali, un rappeur de Regueb, ne plaisaient pas aux salafistes de son quartier. Qui l'ont tondu sur la place publique pour l'exemple. © Giulio Rimondi

Les dreadlocks et le mode de vie d'Ali, un rappeur de Regueb, ne plaisaient pas aux salafistes de son quartier. Qui l'ont tondu sur la place publique pour l'exemple. © Giulio Rimondi

Ces deux femmes (celle-ci et celle ci-dessous) font campagne pour dissuader les jeunes de partir. © Giulio Rimondi

Ces deux femmes (celle-ci et celle ci-dessous) font campagne pour dissuader les jeunes de partir. © Giulio Rimondi

Ces deux femmes (celle-ci et celle ci-dessus) font campagne pour dissuader les jeunes de partir. © Giulio Rimondi

Ces deux femmes (celle-ci et celle ci-dessus) font campagne pour dissuader les jeunes de partir. © Giulio Rimondi

Nés à Regueb, les deux frères d'Aziz sont morts à Kobané, en Syrie, lors d'un raid américain contre des positions de Daesh. © Giulio Rimondi

Nés à Regueb, les deux frères d'Aziz sont morts à Kobané, en Syrie, lors d'un raid américain contre des positions de Daesh. © Giulio Rimondi

Une vie entre la Tunisie et la France, un engagement à gauche : la famille de Sarah semblait au-dessus de tout soupçon. Pourtant, son frère a tout abandonné pour aller se battre jusqu'à la mort sous la bannière du "califat". © Giulio Rimondi

Une vie entre la Tunisie et la France, un engagement à gauche : la famille de Sarah semblait au-dessus de tout soupçon. Pourtant, son frère a tout abandonné pour aller se battre jusqu'à la mort sous la bannière du "califat". © Giulio Rimondi

Cibles privilégiées des recruteurs de Daesh : des jeunes désoeuvrés à qui l'on fait miroiter la gloire, de l'argent et des femmes. © Giulio Rimondi

Cibles privilégiées des recruteurs de Daesh : des jeunes désoeuvrés à qui l'on fait miroiter la gloire, de l'argent et des femmes. © Giulio Rimondi

"Cette kalachnikov est ma première épouse, la ceinture d'explosifs, la seconde." La sœur de Walid nous montre le message posté par son frère sur sa page facebook avant de mourir en "martyr". © Giulio Rimondi

"Cette kalachnikov est ma première épouse, la ceinture d'explosifs, la seconde." La sœur de Walid nous montre le message posté par son frère sur sa page facebook avant de mourir en "martyr". © Giulio Rimondi

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