Côte d’Ivoire : vers une nouvelle ère pour les finances publiques ?

Pour plus de transparence, l’État privilégie les appels d’offres aux marchés passés de gré à gré et impose à ses entreprises de publier leur bilan annuel.

L’État ivoirien a lancé une vague de privatisation, notamment celles des banques publiques, parmi lesquelles Versus Bank. © Vincent Fournier / J.A

L’État ivoirien a lancé une vague de privatisation, notamment celles des banques publiques, parmi lesquelles Versus Bank. © Vincent Fournier / J.A

Publié le 17 juillet 2015 Lecture : 2 minutes.

Alassane Ouattara en mai 2011. © Franck Castel/Wostok Press
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Côte d’Ivoire : 2011-2015, le vrai bilan

Cinq ans après le scrutin de 2010, les Ivoiriens s’apprêtent à retourner aux urnes pour élire leur président. Le point sur les réalisations d’Alassane Ouattara, qui brigue un nouveau mandat… et sur les défis qui attendent un pays en voie d’apaisement.

Sommaire

L’enjeu est de taille pour la Côte d’Ivoire. Si le pays veut atteindre un taux de croissance à deux chiffres, le gouvernement doit parachever très rapidement les réformes en cours pour améliorer l’environnement des affaires, tout en assainissant les finances publiques. Des efforts ont déjà été réalisés ces dernières années. Les différents services budgétaires de l’État ont été centralisés, ce qui a fait disparaître les « caisses noires » alimentées par la parafiscalité de certains ministères.

Orthodoxie 

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Au premier trimestre 2015, l’orthodoxie budgétaire imposée par la puissance publique a amélioré les capacités d’emprunt de l’État ivoirien, comme l’a montré l’émission d’un nouvel eurobond en février. Dans le même temps, les procédures de passation des marchés publics ont été épurées. Un domaine important puisque la part du budget de l’État soumise aux procédures de passation des marchés publics est de 34 %. Fort de sa culture anglo-saxonne, Abdourahmane Cissé, ministre chargé du Budget auprès du Premier ministre, a réussi à introduire des pratiques concurrentielles en privilégiant les appels d’offres plutôt que les accords passés de gré à gré.

Selon les statistiques du gouvernement, les marchés passés par appel d’offres ouvert étaient au nombre de 31 au premier trimestre 2013, 59 au premier trimestre 2014 et 165 au premier trimestre 2015, ceux passés par appel d’offres restreint étant respectivement au nombre de 8, 10 puis 51. Malgré tout, les marchés approuvés de gré à gré étaient dans la même période au nombre de 55 en 2013, 7 en 2014 et 51 en 2015 – ce dernier chiffre élevé s’expliquant par le calendrier des grands travaux en cours de réalisation ainsi que par un nombre plus important cette année d’autorisations expresses du président de la République destinées à répondre à l’urgence de certaines situations.

Innovation

Le gouvernement a annoncé un nouveau programme de quinze privatisations, que doit mettre en œuvre un comité ad hoc. En attendant, la restructuration des entreprises publiques est un autre chantier important. Des objectifs de rendement ont été fixés, à l’exemple du secteur privé. Et les sociétés d’État sont dorénavant tenues de publier leur bilan annuel, une innovation fondamentale destinée à lutter contre l’opacité des comptes.

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Autant de bonnes pratiques qui devraient permettre de soutenir la relance économique en renforçant la confiance des investisseurs. Même si, comme le souligne le FMI dans son dernier rapport publié début juin, « des efforts restent à faire » en matière de transparence.

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