Riz : « Le regain des importations pourrait booster les cours »

Patricio Mendez Del Villar, chercheur au Cirad et responsable de l’observatoire Osiriz, analyse pour « Jeune Afrique » les perspectives mondiales du marché du riz.

Indispensable, le riz devra évoluer vers de nouvelles productions. © AFP

Indispensable, le riz devra évoluer vers de nouvelles productions. © AFP

Publié le 17 juillet 2015 Lecture : 1 minute.

En juin, la tonne de riz asiatique s’échangeait à 375 dollars FOB [free on board, « sans frais à bord »] en moyenne.  Soit un fléchissement de 1 % pour le quatrième mois consécutif. Une légère diminution attribuable à la rude concurrence entre les principaux producteurs (Inde, Vietnam et Thaïlande), dont les exportations accusent déjà pour certains des baisses de 20 % par rapport à la même période en 2014.

Cependant, le probable retour du phénomène El Niño pourrait changer la donne en relançant les importations dans le Sud-Est asiatique. D’ores et déjà, les Philippines montreraient la voie en lançant un appel d’offres pour l’achat de 250 000 tonnes courant juillet ; ce qui porterait à près de 1 million de tonnes le riz importé par ce pays depuis le début de l’année. Le retour des acheteurs du Moyen-Orient et d’Afrique devrait amplifier la demande d’importation et donc booster les cours dans les semaines à venir.

Source: OSIRIZ, CIRAD © J.A.

Source: OSIRIZ, CIRAD © J.A.

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Cette perspective pourrait encourager la production africaine (de 18,5 millions de tonnes en 2015 en équivalent riz blanc), qui croît de 2 % à 3 % par an, sans pour autant remettre en question la dépendance structurelle du continent à l’égard de l’Asie, d’où proviennent 40 % du riz qu’il consomme.

Soucieux de soutenir la production locale et d’endiguer l’érosion de ses réserves en devises, le Nigeria, premier importateur du continent (avec 3 millions de tonnes), vient de donner un nouveau tour de vis à sa politique d’importation. Après une augmentation l’année dernière des taxes à l’import de près de 100 %, la Banque centrale nigériane s’abstient désormais d’octroyer des devises aux importateurs. Si la mesure risque d’affecter marginalement les exportations indiennes, elle restera sans conséquence sur les prix mondiaux. »

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