Congo-France : opération séduction pour Sassou Nguesso

Le président congolais, Denis Sassou Nguesso (DSN), est rentré à Brazzaville le 9 juillet manifestement ragaillardi par sa visite de travail en France.

Denis Sassou Nguesso et François Hollande, le 6 décembre 2013, à l’Élysée, à Paris. © Christophe Ena/AP/SIPA

Denis Sassou Nguesso et François Hollande, le 6 décembre 2013, à l’Élysée, à Paris. © Christophe Ena/AP/SIPA

Publié le 13 juillet 2015 Lecture : 2 minutes.

Celle-ci s’est en effet beaucoup mieux passée que ne l’espérait son opposition et que ne le laissaient craindre de précédentes déclarations de François Hollande sur l’intangibilité des règles constitutionnelles.

Reçu au pied du perron de l’Élysée, puis en tête à tête par Hollande pendant plus d’une heure (la réunion élargie n’a duré qu’une quinzaine de minutes), DSN a longuement exposé à son hôte son projet d’évolution des institutions congolaises (dialogue national, puis référendum sur le changement de la Constitution), en précisant qu’il s’agissait pour l’instant d’une probabilité et que le dernier mot reviendrait au peuple.

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De son côté, Hollande a insisté sur la nécessité d’entourer cette démarche d’un consensus maximal (sachant bien qu’il ne saurait être total).

Recevant, dans l’après-midi du 7, le Premier ministre Manuel Valls à son hôtel, Sassou Nguesso a de nouveau développé ses arguments devant un interlocuteur attentif et bienveillant : les deux hommes, qui se connaissent et s’apprécient, sont en contact régulier depuis trois ans, et Valls a joué un rôle clé dans la mise au point de cette visite, que certains conseillers de Hollande voyaient d’un œil pour le moins réservé.

Des dispositions prises pour mettre fin à des « pratiques inadmissibles »

À l’un comme à l’autre, DSN a également parlé de la Centrafrique, de Boko Haram, mais aussi de problèmes plus « domestiques ». Il s’est ainsi plaint de la mise sous séquestre (en partie levée récemment) des comptes de l’ambassade du Congo en France, à la demande de créanciers libanais ; des tracas judiciaires infligés à certains de ses proches ; et des agissements de groupes d’opposants radicaux de la diaspora, qui, à l’instar des « combattants » de RD Congo, agressent les personnalités congolaises de passage à Paris et tentent de s’introduire dans l’enceinte de l’ambassade. Valls a aussitôt chargé Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur, de prendre les dispositions nécessaires pour mettre un terme à ces « pratiques inadmissibles ».

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À noter que ni Hollande ni Valls (pas plus que Laurent Fabius ou Michaëlle Jean, également reçus) n’ont abordé avec Sassou Nguesso l’éventualité de sa candidature en 2016. Même si tout le monde l’avait en tête, l’intéressé ne leur a laissé, sur ce point, aucune prise.

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