Égypte : une toute petite voie pour l’opposition

Alors que les législatives sont annoncées pour septembre, les nombreux partis créés après la révolution risquent de ne pas présenter beaucoup de candidats… Explications.

Vue du parlement égyptien. © Ahmed Gomaa/AP

Vue du parlement égyptien. © Ahmed Gomaa/AP

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Publié le 22 juillet 2015 Lecture : 2 minutes.

Sissi lors de la Conférence pour le développement économique de l’Egypte, à Charm el-Cheikh, le 13 mars © Brian Snyder/AP
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Égypte : le grand retour

Deux ans après l’arrivée au pouvoir d’Abdel Fattah al-Sissi, voyage à l’intérieur d’un pays qui se cherche un avenir.

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Porte-parole du parti libéral Al-Dostour, Khaled Dawoud est aussi rédacteur en chef adjoint d’Al-Ahram Weekly, hebdomadaire anglophone du premier groupe de presse égyptien. Opposant et journaliste, il est doublement dans la ligne de mire des autorités, qui, ayant fait de l’ordre et de la sécurité leurs priorités, apprécient de moins en moins les voix dissonantes. Aussi engagé pour la défense de la liberté de la presse que pour la démocratie, Dawoud n’est pas avare de critiques à l’égard du chef de l’État : « Après un an de mandat, Sissi continue de penser et d’agir en militaire. Il ne parle que de guerre contre le terrorisme et de bataille pour l’économie, sans vision à long terme. Il gère le pays à la tête d’un petit groupe de militaires dont personne ne sait qui ils sont, et son discours sécuritaire, qui justifie toutes les atteintes aux droits de l’homme et à la démocratie, nous renvoie directement à la mentalité des années Moubarak… »

Les partis d’opposition attendent peu des législatives

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Privés, depuis sa dissolution en 2012, d’un Parlement où faire entendre leur voix, les nombreux partis d’opposition créés après la révolution de 2011 attendent peu des législatives annoncées pour septembre. Approuvée le 1er juillet, la nouvelle loi électorale fait en effet la part belle aux candidats indépendants, qui disposeront de 448 sièges, contre 120 accordés aux partis. « Ces derniers sont faibles et en très mauvais état, mais rien n’est fait pour les renforcer. La seule force politique qui avait une assise populaire après la dissolution du parti unique de Moubarak était les Frères musulmans, maintenant revenus à la clandestinité », confie un observateur européen.

Ces élections ne seront ni libres ni équitables »

« Ces élections ne seront ni libres ni équitables, estime le porte-parole d’Al-Dostour. La loi électorale va reproduire un Parlement à la Moubarak 80 % des sièges seront attribués à des indépendants issus des grandes familles ou qui auront les moyens financiers de faire campagne. »

Quant aux partis, ils sont selon lui sous pression permanente. « Plus de cent militants de divers partis d’opposition, qu’ils soient gauchistes ou libéraux, sont derrière les barreaux pour avoir manifesté, pacifiquement, en faveur de la démocratie, déplore Khaled Dawoud. Les milieux d’affaires ne nous soutiennent plus, et nous sommes privés de ressources. Nous n’avons pas non plus accès aux grands médias, dont le discours consiste à dire que les partis sont inutiles et qui appellent à faire bloc derrière la politique de Sissi. »

Sissi sans parti

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Ce dernier est-il pour autant assuré d’obtenir une large majorité à l’issue des législatives ? Pour le politologue Saïd Okasha, « Sissi n’a pas de parti, et cela pourrait lui poser un problème. Aujourd’hui, les principales forces politiques sont les partisans de l’ancien régime, qui continuent de suivre Ahmed Chafik, le dernier Premier ministre de Moubarak, et les islamistes – salafistes et Frères musulmans (FM) -, qui disposent d’une assise électorale et de ressources financières, les FM pouvant se présenter sans étiquette. » Le prochain Parlement pourrait donc être dominé par ces deux tendances.

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