Le Maroc dope sa filière laitière

Pour satisfaire ses besoins – voire exporter en Afrique subsaharienne -, le royaume va investir plus de 600 millions d’euros sur cinq ans.

Le Maroc progresse sur le chemin de l’autosuffisance laitière. © Ons Abid pour J.A.

Le Maroc progresse sur le chemin de l’autosuffisance laitière. © Ons Abid pour J.A.

Publié le 22 juillet 2015 Lecture : 1 minute.

Ferme agro-industrielle en République démocratique du Congo © Gwenn Dubourthoumieu pour J.A.
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Agro-industrie : l’Afrique vers l’autosuffisance ?

L’agroalimentaire en Afrique représentait 227 milliards d’euros en 2013 mais devrait – si l’on en croit les projections – exploser d’ici 2030 pour atteindre les 900 milliards d’euros.

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Le Maroc progresse sur le chemin de l’autosuffisance laitière. En 2014, le pays a produit 2,3 milliards de litres, soit 90 % de ses besoins. Pour des raisons de sécurité alimentaire et dans l’espoir de conquérir les marchés africains, les autorités souhaitent atteindre 4 milliards de litres en 2020. Investissements prévus : 6,6 milliards de dirhams (plus de 600 millions d’euros) sur cinq ans, dont 1,3 milliard apporté par les pouvoirs publics et 5,3 milliards par les professionnels.

La structuration de la filière, dont le chiffre d’affaires s’élève à 8 milliards de dirhams par an, passe par le regroupement des producteurs en coopératives, par un travail sur la traçabilité en amont, par l’amélioration des techniques d’élevage et par la génétique (subventions à l’achat de génisses pour améliorer les races bovines).

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Concentré

En amont, le Maroc compte quelque 500 000 éleveurs, dotés pour la plupart d’un cheptel de taille modeste. Les grandes fermes pèsent à peine 15 % de la production nationale. En aval, on recense plus de 1 000 centres de collecte et 82 usines laitières. Les quatre premiers industriels (Centrale laitière, Copag, Safilait et Nestlé) captent 90 % de la production. À elle seule, Centrale laitière (filiale de Danone) achète aujourd’hui 45 % du lait commercialisé au Maroc. Libéralisé depuis une dizaine d’années, le secteur reste très concentré, « ce qui aide à structurer la filière », estime Jacques Ponty, le patron de Centrale laitière.

Avec une consommation de lait estimée, selon les sources, entre 22 et 55 litres par an et par habitant, le Maroc est au-dessous de la norme préconisée par l’OMS (92 litres), mais dépasse les pays subsahariens. « C’est un bon niveau quand on le compare au pouvoir d’achat et à la consommation d’autres produits agroalimentaires, souligne Jacques Ponty. Les Marocains connaissent le lait, qui est perçu comme un produit de santé, notamment pour les enfants. »

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