Le pouvoir au Gabon : les grandes familles de province
Aussi puissantes que leurs homologues de Libreville, des notabilités de province couvées par le pouvoir « règnent » sur leurs fiefs. À Lastourville, dans l’Ogooué-Lolo, les Immongault font partie de ces grands bourgeois provinciaux.
Régis Immongault est le ministre de l’Économie et des Finances du Gabon. © Bruno Levy, pour J.A.
Gabon : dans le secret des grandes familles
Apparues au tournant du siècle dernier, elles ont façonné le pays et en détiennent, aujourd’hui encore, les principaux leviers politiques et économiques. Enquête sur une élite très attachée à ses privilèges.
Le patriarche, enseignant, a poussé sa nombreuse progéniture à faire des études. Résultat : Régis est ministre de l’Économie, Herman est ambassadeur du Gabon en Turquie, Gladys enseigne à l’université Omar-Bongo, Lydie est magistrate, Sophie exerce comme médecin à l’hôpital général de Libreville, Sylvie officie à la Cour des comptes et Ange a fait carrière dans la banque. Quant aux petits-enfants, on compte déjà parmi eux deux médecins, un enseignant et un polytechnicien… Chez les Immongault, c’est la réussite de la descendance qui a fait la renommée de la lignée.
Originaires de la Nyanga, où ils sont toujours très présents, les Ngoubou se sont eux aussi fait une place au soleil à Libreville. Fils de ministre, Étienne Dieudonné a reçu la charge du portefeuille du Pétrole. En province plus qu’ailleurs, ces noms symbolisant la réussite sont un élément d’identification qui profite même à la parentèle la plus éloignée. À Koulamoutou (Ogooué-Lolo), les Boungouéré font partie de ces familles dont le succès fait des envieux (le père siège à la Cour constitutionnelle). Tout comme les Bâ Oumar, dans l’Ogooué-Maritime (le père était général-médecin) ou les Okinda, dans le Haut-Ogooué.
