Fespam au Congo-Brazzaville : mégastars et microcouacs

Sur le plan artistique, le festival panafricain de musique, qui s’est déroulé du 18 au 22 juillet à Brazzaville, a tenu toutes ses promesses. L’organisation, elle, a connu quelques ratés.

leo_pajon

Publié le 27 juillet 2015 Lecture : 1 minute.

La star nigériane J. Martins brandissant le drapeau congolais ; Zao, en tenue de tirailleur, acclamé à l’issue d’une version survitaminée d’Ancien Combattant ; Fabregas s’offrant un petit bain de foule en interprétant Mascara (Ya Mado) … Les Brazzavillois et autres spectateurs du Fespam garderont ces images de l’édition 2015.

Malgré un gros coup de ciseaux dans le budget, passé de plus de 6 milliards de francs CFA à moins de 1 milliard (de 9,1 millions d’euros à 1,5 million), les programmateurs ont réussi leur pari : proposer un plateau de qualité et diversifié. Outre les invités cubains du mythique Orquesta Aragón (qui ont partagé la scène, le temps d’une chanson surprise, avec Manu Dibango, le parrain de l’édition), le festival a reçu la Malienne Sira Kouyaté, la charismatique Sud-Africaine Thandiswa Mazwai ou encore les Africains-Américains de Groupe de Jazz.

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Tous ont été très applaudis, mais le public, jeune, masculin et essentiellement congolais, a sans surprise réservé ses ovations aux vedettes de Kinshasa et de Brazzaville, leurs danseurs et (surtout) leurs danseuses défendant des tubes à la sauce n’dombolo. Il s’est enflammé pour « le roi de la forêt » Werrason, Roga Roga, Serge Beynaud, Doudou Copa ou Fabregas.

Quelques couacs

Quelques couacs ont néanmoins émaillé ce gigantesque récital. Des problèmes persistants de larsen ont gâché certains concerts. L’organisation a connu des ratés : ainsi le public a attendu J. Martins pendant une quarantaine de minutes… durant lesquelles on lui passait de la variété américaine ! Le chanteur ne pouvait rejoindre le stade Félix-Éboué, trop bien sécurisé par les policiers encadrant la sortie du président Denis Sassou Nguesso.

Surtout, les festivités ont été un peu boudées. Le stade, plein d’habitude et pourtant unique lieu de représentations, n’a été qu’à moitié rempli certains soirs. L’événement peine encore à attirer des touristes. La morosité économique (un prix du baril de pétrole en chute libre) explique en partie la désaffection des citadins. Les Congolais, entend-on, ont moins le cœur à la fête. Reste à savoir s’ils répondront présent à la prochaine, celle des Jeux africains, début septembre.

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