L’enquête toujours en cours après le meurtre de Cecil le lion

Le meurtre de Cecil, célèbre lion du Zimbabwe, a suscité l’émoi sur la Toile. L’arrestation des responsables n’a pas apaisé la polémique.

Cecil était l’icône du parc national Hwange. © AFP

Cecil était l’icône du parc national Hwange. © AFP

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Publié le 3 août 2015 Lecture : 2 minutes.

Sa majestueuse et singulière crinière brune ne flottera plus sur la savane australe. Icône du parc national Hwange et véritable star au Zimbabwe, le lion Cecil est mort le 6 juillet à l’âge de 13 ans, victime de Walter James Palmer, un chirurgien-dentiste américain, adepte de grande chasse.

Attiré hors de sa réserve à l’aide d’une carcasse attachée à un véhicule, « tiré » à l’arc (la passion du dentiste), puis traqué pendant deux jours, le félin a finalement été achevé d’un coup de fusil et décapité. Si la puce GPS qu’il portait en tant que féal sujet d’un projet de recherche de l’université d’Oxford a permis de localiser sa dépouille, elle n’a pas dissuadé ses meurtriers d’emporter et sa tête et sa peau.

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L’enquête toujours en cours

Dans le cadre de l’enquête, toujours en cours, les deux ignobles trophées ont été saisis et le tueur identifié. Deux de ses complices ont comparu le 29 juillet devant le tribunal de Victoria Falls : le propriétaire de la ferme où s’est déroulé le drame sera prochainement inculpé pour avoir autorisé la battue sur ses terres. Theo Bronkhorst, chasseur professionnel et patron de Bushman Safari, a, lui, été mis en examen pour avoir organisé l’expédition et achevé Cecil. Libéré sous caution en attendant d’être entendu à nouveau le 5 août, il encourt jusqu’à quinze ans de prison et 20 000 dollars (18 000 euros) d’amende… Une paille comparée aux 50 000 dollars que lui a versés son commanditaire, Walter James Palmer, désormais contraint de se terrer dans sa villa d’une banlieue chic de Minneapolis, dans le Minnesota.

Un raz-de-marée sur les réseaux sociaux

Passé maître dans l’art de la chasse « sportive », le dentiste s’affichait avec ours bruns, léopards, lions, rhinocéros sur ses comptes Twitter et Facebook. Ces derniers ont été fermés le 27 juillet, alors que des pétitions fleurissaient, réclamant sa condamnation aux États-Unis : l’une a déjà recueilli plus de 1 million de signatures. Le sujet est diffusé en boucle sur CNN et relayé sur les réseaux sociaux. Dans un communiqué du 28 juillet, Walter James dit « regretter profondément que la poursuite d’une activité qu'[il] aime et pratique avec responsabilité et dans la légalité se soit traduite par la mort de ce lion dont [il] ne connaissait pas le statut de célébrité locale ».

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Après la mort l’an dernier de Satao, l’emblématique éléphant du parc national kényan de Tsavo, retrouvé empoisonné et amputé des énormes défenses qui faisaient sa réputation, celle de Cecil ne permettra malheureusement pas aux milliers d’anonymes en voie de disparition d’être mieux protégés.

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