Maurice : le cas Jugnauth

À l’origine des poursuites lancées contre Pravind Jugnauth, fils du Premier ministre Anerood Jugnauth et démissionnaire de son poste de ministre le 30 juin après avoir été reconnu coupable de conflit d’intérêts dans l’affaire MedPoint, le directeur des poursuites publiques (DPP) Satyajit Boolell, est à son tour dans le collimateur de la justice.

Port-Louis, Île Maurice. © Fabien Mollon pour J.A.

Port-Louis, Île Maurice. © Fabien Mollon pour J.A.

Publié le 3 août 2015 Lecture : 1 minute.

Depuis début juillet, il est lui aussi soupçonné de conflit d’intérêts au profit de la compagnie hôtelière Sun Tan, dont son épouse, Urmila, détient 17,3 % des actions. Le DPP* aurait fait pression en 2011 sur le ministère du Logement et des Terres pour que ce dernier accorde à cette société des conditions financières favorables pour l’exploitation d’un terrain appartenant au domaine public. Des accusations rejetées par Satyajit Boolell. Plutôt qu’une coïncidence, beaucoup à Port-Louis y voient la main du chef du gouvernement.

Son fils a en effet fait appel de sa condamnation à un an de prison ferme auprès de la Cour suprême, qui doit se prononcer en octobre. Or le DPP est la seule personne à pouvoir légalement relancer la procédure au cas où les sages annuleraient les poursuites contre Pravind Jugnauth. Sauf s’il était poussé à la démission entre-temps, auquel cas les accusations seraient définitivement enterrées. Et Pravind Jugnauth retrouverait alors son poste au gouvernement, en même temps que la possibilité de succéder à son père, âgé de 85 ans.

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*À Maurice, le directeur des poursuites publiques est l’équivalent du procureur général

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