Algérie : Abou Abdessalam, icône de l’orthodoxie maghrébine

Né le 2 décembre 1946 à Tamoqra, un village de la Basse-Kabylie célèbre pour sa zaouïa (école coranique) fondée dans la première moitié du XVe siècle, Cheikh Abou Abdessalam, de son vrai nom Djaafar Oulfaki, est l’une des figures les plus anciennes du prêche médiatique.

Abou Abdessalam, icône de l’orthodoxie maghrébine. © DR

Abou Abdessalam, icône de l’orthodoxie maghrébine. © DR

Publié le 12 août 2015 Lecture : 1 minute.

Imam et haut cadre du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, où il a occupé de nombreuses responsabilités, il se consacre désormais aux plateaux télé et radio depuis sa retraite. Ses grosses lunettes de vue lui donnent un air austère que sa barbe blanche de papy gâteau et sa douceur naturelle arrivent à peine à atténuer. Abou Abdessalam dispense ses prêches d’une voix monocorde. Jamais un mot plus haut que l’autre.

À l’opposé de Chemseddine, il incarne, lui, l’orthodoxie malékite dans toute sa rigueur. Mais derrière ses allures sages de patriarche peut se cacher un islamiste pur et dur qui adopte des positions que ne renierait pas Qaradawi, l’imam qui officie sur la chaîne Al-Jazira : la femme ne doit pas serrer la main d’un homme s’il n’est pas son père, son frère ou son mari ; elle doit obéissance à ce dernier ; le port d’un hidjab strict est de rigueur ; et si son mari venait à apostasier, elle aurait pour obligation de le quitter, pour ne citer que quelques exemples.

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Même s’il incarne l’islam officiel, Abou Abdessalam tente de jouer les équilibristes entre cette orthodoxie maghrébine millénaire jugée tiède et ce rigorisme teinté de wahhabisme ou de salafisme qui déferle sur le pays à partir du Moyen-Orient et des pays du Golfe.

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