Palais africains : les architectes, ces créateurs de démesure

Qui étaient les architectes des palais présidentiels africains ? Suite de notre série sur ces lieux mythiques.

L’oeuvre d’Olivier Clément Cacoub, Gbadolite, aujourd’hui en ruines. © Gwenn Dubourthoumieu

L’oeuvre d’Olivier Clément Cacoub, Gbadolite, aujourd’hui en ruines. © Gwenn Dubourthoumieu

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Publié le 11 août 2015 Lecture : 1 minute.

Le palais présidentiel du quartier du Plateau, à Dakar, Sénégal. © Issouf Sanogo/AFP
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Dans les secrets des palais présidentiels africains

De la Libye de Kadhafi à la Tunisie de Ben Ali, en passant par la Côte d’Ivoire de Houphouët et de Gbagbo, le Zaïre de Mobutu ou le Gabon d’Omar Bongo Ondimba, plongée historique au cœur des secrets petits et grands de nos chefs d’État.

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Comptant parmi les plus imposants édifices des capitales africaines, les palais présidentiels ont tôt fait d’éclipser leurs architectes. Qui se souvient que le Palais du bord de mer de Libreville est l’œuvre du Libano-Ivoirien Pierre Fakhoury – celui-là même qui dessina le plus grand édifice chrétien du monde, la basilique Notre-Dame de la Paix, à Yamoussoukro ?

L’un d’eux avait un goût particulier pour ces créations démesurées dont le continent s’est fait une spécialité. Le Français Olivier-Clément Cacoub, né à Tunis en 1920, a dessiné et réalisé cinq palais en Afrique. Gbadolite, la résidence du mégalomane maréchal Mobutu, c’est lui. Yamoussoukro, érigé à la demande de Félix Houphouët-Boigny, c’est encore lui, tout comme le palais d’Etoudi à Yaoundé. Il sera notamment prolifique dans son pays natal, où il signe le palais de Skanès à Monastir (devenu le Musée Habib-Bourguiba) et le palais de Carthage – tous deux commandés par ce passionné d’architecture qu’était le premier président tunisien.

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Au cahier des charges de Carthage, Bourguiba avait ajouté un théâtre où se produisaient régulièrement des troupes tunisiennes. En 1964, Taïeb Mhiri, ministre de l’Intérieur, demande à Ajoula, tenancier d’un café de La Marsa connu pour sa verve et sa drôlerie, de présenter un spectacle au palais. Accompagné de quelques figurants, Ajoula ne s’embarrasse pas de répétitions et se lance avec une incroyable truculence dans un one-man-show improvisé. Bourguiba est ravi et rit tant qu’il se tient le ventre et cherche son souffle. Inquiète, son épouse Wassila a dû faire interrompre la représentation.

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