Madagascar : Lalao Ravalomanana, potiche, elle ?
Élue avec 60 % des voix, l’ex-première dame de Madagascar prend les rênes de la capitale. À moins que ce ne soit son mari qui tire les ficelles…
On les avait enterrés un peu trop vite. Les Ravalomanana reviennent. Peut-être par la fenêtre, comme l’affirment certaines mauvaises langues, mais ils sont bien là. À 62 ans, Lalao Ravalomanana, l’épouse de l’ancien président Marc Ravalomanana, renversé en 2009, est désormais la première femme élue maire d’Antananarivo. Elle a remporté le scrutin municipal du 31 juillet avec près de 60 % des voix devant la journaliste Lalatiana Rakotondrazafy (près de 32 %), candidate du parti Freedom, soutenue par Andry Rajoelina, l’ex-président de la transition.
Sous ses faux airs d’Imelda Marcos, la femme de l’ancien président des Philippines, issue comme son mari d’une famille modeste et protestante des hauts plateaux, celle que les Malgaches continuent de surnommer « Neny » (« maman ») devra à présent résoudre les nombreux problèmes de la capitale : embouteillages, insalubrité – même en centre-ville – et insécurité. Ses détracteurs assurent qu’elle n’aura rien à faire si ce n’est se contenter d’être la marionnette de Marc Ravalomanana, le père de ses quatre enfants, avec qui elle a cofondé la Tiko SA, un géant de l’agroalimentaire.
Sans avoir jamais exercé de mandat politique, Lalao avait tenté de briguer la présidence de la République en 2013. Sa candidature avait été rejetée car l’ex-première dame, rentrée d’exil depuis tout juste un mois, n’avait pu justifier des six mois de résidence sur la Grande Île requis pour concourir. On avait alors glosé sur la candidature déguisée de son mari. Aujourd’hui encore, beaucoup doutent de sa capacité à s’affranchir de la tutelle de l’ancien chef de l’État. À elle de prouver le contraire. La présidentielle de 2018 approchant à grande vitesse, pas question pour ses adversaires de lui faciliter la tâche en lui offrant une vitrine de choix.
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