Centrafrique : des élections en 2015, sinon…

Le scrutin présidentiel doit se tenir le 18 octobre, après deux reports. S’il était de nouveau annulé, l’aide financière du FMI pourrait être suspendue. Au grand dam de Bangui.

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Publié le 24 août 2015 Lecture : 2 minutes.

L’organisation des prochaines élections présidentielle et législatives en Centrafrique ressemble à une course contre la montre dont on repousserait irrémédiablement la ligne d’arrivée.

Le scrutin devait d’abord se tenir en février, puis en juin. C’est désormais la date du 18 octobre que l’Autorité nationale des élections (ANE) a cochée – le second tour aura lieu le 22 novembre. Personne ne doute de la volonté de Bangui de respecter ce délai, ce qui ne fut pas toujours le cas dans le passé. Il n’est malheureusement pas certain que les autorités y parviennent, tant le processus a pris du retard.

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Depuis la fin de juin, seuls 40 % des quelque deux millions d’électeurs potentiels se sont inscrits sur les listes électorales. Dans la capitale, Bangui, et ses environs, le processus s’est achevé avec succès.

En revanche, dans l’Ouest, il a débuté fin juillet, il ne produit pas les résultats espérés. Dans la province de l’Ouham, favorable à l’ancien président François Bozizé, seulement 10 % des électeurs potentiels se sont pour le moment manifestés. Les opérations démarrent à peine dans le Nord et dans l’Est, les zones les plus sensibles et les moins accessibles, alors que celles concernant les réfugiés et la diaspora sont au point mort. « Le processus avance lentement », déplore un diplomate en poste à Bangui.

Les autorités de Bangui veulent absolument que l’élection ait lieu avant la fin de l’année

Un nouveau report pourrait être envisagé

Il faudra encore un moment avant qu’un corps électoral significatif soit constitué. Ce ne sera sans doute pas le cas avant le 4 octobre, date à laquelle est prévu le référendum constitutionnel. « On sera satisfait si les opérations d’enrôlement sont achevées début novembre », commente une source centrafricaine. « Avec la visite du pape François [fin novembre], le processus électoral va connaître un sacré ralentissement », ajoute notre diplomate.

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Un nouveau report de la présidentielle pourrait être envisagé par la communauté internationale (malgré les réticences de la France), mais les autorités de Bangui veulent absolument que l’élection ait lieu avant la fin de l’année.

D’une part parce qu’on voit mal la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Ceeac) prolonger une nouvelle fois la transition – qui court désormais jusqu’au 30 décembre.

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D’autre part, l’aide financière du Fonds monétaire international (FMI) pourrait être suspendue. L’organisation a déjà accordé son quota maximum de facilités de crédit rapide (FCR) à la République centrafricaine. Sa prochaine aide ne pourrait se faire que dans le cadre d’une facilité élargie de crédit (FEC), un mode de financement dont seuls les gouvernements issus d’une élection peuvent bénéficier. « Si les élections n’ont pas lieu à temps, le premier trimestre 2016 va être très compliqué », craint un ministre.

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