Ces entreprises africaines qui veulent conquérir l’Amérique

Alors que l’African Growth Opportunity Act, qui ouvre le marché américain aux pays subsahariens, est prorogé jusqu’en 2025, « Jeune Afrique » dresse le portrait de sept PME qui tentent leur chance outre-Atlantique.

Un atelier de confection du groupe malgache Cottonline à Antananarivo. © Rijasolo/www.Riva-Press.com pour J.A.

Un atelier de confection du groupe malgache Cottonline à Antananarivo. © Rijasolo/www.Riva-Press.com pour J.A.

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© Vincent Fournier pour JA

Publié le 26 août 2015 Lecture : 3 minutes.

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Ces entreprises qui veulent conquérir l’Amérique

Alors que l’African Growth Opportunity Act, qui ouvre le marché américain aux pays subsahariens, est prorogé jusqu’en 2025, Jeune Afrique dresse le portrait de sept PME qui tentent leur chance outre-Atlantique.

Sommaire

En mai 2000, lorsque le président Bill Clinton a promulgué l’African Growth Opportunity Act, cette loi dénommée « Agoa » qui donne à des pays subsahariens un accès préférentiel (exemption de droits de douane) au marché américain, son administration avait un objectif : permettre aux pays subsahariens de doper leurs exportations vers les États-Unis et les encourager à développer leurs petites industries.

Un bilan mitigé

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Le bilan, quinze ans plus tard ? « Il est très positif, de notre point de vue », répond d’emblée Peter Henry Barlerin, le directeur des affaires économiques et régionales au sein du bureau Afrique du Département d’État. « L’Agoa, soutient-il, a permis aux pays éligibles d’améliorer leur croissance économique, de diversifier leurs exportations et de créer environ 300 000 emplois directs depuis son lancement. Ce dispositif est désormais la pierre angulaire du commerce entre les États-Unis et l’Afrique. »

Les chefs d’entreprise et les analystes interrogés par Jeune Afrique sont moins enthousiastes. Un certain nombre d’entre eux dressent un tableau bien plus contrasté. Et un récent rapport du service de recherche du Congrès américain semble leur donner raison. Seule « une poignée de pays éligibles ont su faire une grande utilisation de ce système préférentiel pour des emplois dans des secteurs économiques qui ont bénéficié d’exemptions fiscales », pointe ce document publié en avril.

Les échanges États-Unis-Afrique demeurent limités

Certes, les échanges commerciaux entre les États-Unis et les pays bénéficiaires (ils sont 39 actuellement) ont significativement augmenté au cours des quinze dernières années, mais ils demeurent bien maigres. De près de 30 milliards de dollars (27 milliards d’euros) en 2000, ils ont dépassé les 50 milliards de dollars l’année dernière après avoir atteint un sommet en 2008, avec environ 104 milliards de dollars.

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En tout, l’Afrique subsaharienne ne compte que pour 1,1 % des importations américaines en 2014. Et celles-ci concernent d’abord les hydrocarbures (69 % du total). Si plus de 1 800 produits bénéficient du régime préférentiel de l’Agoa, ce sont les pays exportateurs de pétrole (Nigeria ou Angola) qui en tirent le mieux parti. Plusieurs autres secteurs, notamment l’agro-industrie, en profitent très peu, voire pas du tout.

« Il est vrai qu’à ses débuts l’Agoa a surtout concerné le pétrole, de très bonne qualité, provenant d’Afrique de l’Ouest (Nigeria, Angola, Tchad, etc.), parce que nous voulions diversifier nos sources d’approvisionnement en énergie et réduire notre dépendance par rapport au Moyen-Orient », concède Peter Henry Barlerin, qui, dans le passé, a travaillé sur le processus de Kimberley (certification des diamants pour éviter les trafics).

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Mais d’après lui, depuis la chute du cours du brut et le développement de nouvelles techniques permettant aux États-Unis d’augmenter leur production de pétrole de schiste, cette tendance s’inverse. Les importations américaines de produits non pétroliers provenant de l’Afrique ont ainsi triplé depuis 2001 pour atteindre 4,4 milliards de dollars en 2014. Les pays producteurs de voitures et de pièces automobiles (Afrique du Sud notamment) ou de prêt-à-porter (Maurice, Kenya ou encore Éthiopie) commencent à monter en puissance.

Quelle place pour les PME ?

Sur le terrain, ce sont d’abord les filiales des grands groupes internationaux qui parviennent à tirer le plus grand profit de cette loi. C’est le cas par exemple de BMW et de Mercedes. « Ces deux constructeurs ont implanté des usines en Afrique du Sud, et ils exportent aux États-Unis des véhicules légers », explique Nico Vermeulen, directeur de l’Association sud-africaine des constructeurs automobiles (Naamsa).

Alors que cette loi, qui devait arriver à échéance fin septembre, a été prorogée jusqu’en 2025, Jeune Afrique dresse le portrait de quelques PME africaines qui essaient de conquérir les États-Unis dans le cadre de l’Agoa (voir les autres articles du dossier).

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