Afrique du Sud : Casse-tête chinois à l’école

La polémique enfle : alors que l’Afrique du Sud connaît une recrudescence des violences xénophobes, l’arrivée prochaine du mandarin (la langue officielle de la Chine) à l’école primaire suscite un tollé.

La décision avait pourtant été annoncée il y a un an par le président sud-africain, Jacob Zuma, à l’occasion de la signature d’un certain nombre de contrats bilatéraux avec la Chine.

Cette nouvelle langue en option (parmi beaucoup d’autres comme l’allemand, le serbe, l’italien, le latin, le portugais, le tamil, le grec, l’arabe ou le français…) serait accessible dès janvier 2016. Après l’école primaire, le mandarin sera enseigné au lycée à partir de 2017 et 2018.

Premier partenaire commercial de l’Afrique du Sud, liée à ce pays par une histoire commune de plus de quatre cents ans (les premiers migrants chinois sont en effet arrivés au Cap à la fin du XVIIe siècle), la Chine a, depuis 2004, lancé un vaste programme de soft power fondé notamment sur l’éducation – langue et culture. Aujourd’hui, 45 instituts Confucius dispensent des cours à travers le continent, et leur succès ne se dément pas.

Les élèves sud-africains doivent-ils pouvoir apprendre le mandarin dès l’école primaire ?

CONTRE : Mugwena Maluleke, secrétaire général de l’Union démocratique des professeurs d’Afrique du Sud (Sadtu) :

« Vous pouvez être sûr que nous allons faire une campagne sérieuse contre cette colonisation. Nous voyons cela comme la pire des formes d’impérialisme qui s’installe en Afrique. »

POUR : Frans Cronje, directeur exécutif du think tank Institute of Race Relation :

« Nous pensons que c’est une excellente idée. L’influence économique de la Chine grandit en Afrique […]. C’est dans l’intérêt des enfants d’avoir une compréhension de la langue et de la culture chinoises. »