Argent : guerres de successions et héritages des chefs

Ali Bongo Ondimba a annoncé la semaine dernière vouloir « partager » son héritage avec la jeunesse gabonaise. Quels sont les autres chefs d’État africains à avoir fait ce type d’annonce et tenu ce genre de promesses ?

Publié le 25 août 2015 Lecture : 2 minutes.

Depuis qu’Ali Bongo Ondimba a annoncé le « partage » de son héritage avec « la jeunesse gabonaise », son entourage entonne le même chant de gloire : « C’est une première sur le continent, peut-être même dans le monde », affirme l’un de ses conseillers.

Introuvables en effet sont les chefs d’État à avoir cédé ne serait-ce qu’une part de leur fortune au pays qu’ils avaient dirigé, et parfois pillé. Félix Houphouët-Boigny avait bien exprimé le vœu qu’une partie de sa fortune serve à construire un hôpital à Yamoussoukro, mais c’était pour répondre à une promesse faite au pape Jean-Paul II, et non à son peuple.

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Quant à Nelson Mandela, c’est à son parti, l’ANC, qu’il a légué une partie de sa fortune – estimée à 3 millions d’euros -, et non à l’État. Il est vrai que l’un et l’autre ont parfois tendance à se chevaucher.

Héritages et conflits de familles

Tout aussi introuvables sont les descendants qui, pris de remords, auraient fait bénéficier leur peuple des fortunes amassées par leur paternel. Ce n’est pas la première fois, par contre, que des fils et filles d’ex-chef d’État africain se disputent, comme le font les Bongo depuis six ans pour le trésor que leur laisse ce dernier à sa mort.

En Côte d’Ivoire, l’une des filles d’Houphouët, Hélène, est en guerre contre les six autres enfants du « Vieux », de même que la veuve de ce dernier, Marie-Thérèse, qui a porté plainte en France pour recel et détournement d’une succession dont elle a été écartée.

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En Afrique du Sud, les descendants de Nelson Mandela n’ont pas attendu sa mort pour se déchirer sur la place publique : deux clans s’opposent, celui d’Evelyn, la première épouse, et celui de Winnie, la deuxième.

En Guinée, ce sont les descendants de Lansana Conté qui se battent pour un lopin de terre et des parts dans une société.

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Parfois, avant de s’écharper en famille, il faut affronter un ennemi commun. Les descendants de Mobutu Sese Seko ont ainsi dû se liguer face à la justice helvétique (et aux autorités de Kinshasa) pour empocher les quelque 6,6 millions d’euros planqués dans des banques suisses par le despote zaïrois. Le fils aîné de Jean-Bedel Bokassa, Georges, représentant les 37 héritiers, a eu moins de succès : plusieurs propriétés achetées en France par l’empereur centrafricain ont été mises aux enchères ces dernières années. Une insupportable « spoliation » à ses yeux…

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