Zao : au Congo, « la nouvelle génération est déboussolée par la technologie »

À 62 ans, l’interprète d’Ancien Combattant continue de se produire au Congo et ailleurs. Il dirige aussi un cabaret à ciel ouvert à Brazzaville où il invite les nouveaux talents à répéter gratuitement. Interview.

Image172030.jpg © LEBON ZIAVOULA POUR J.A.

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leo_pajon

Publié le 11 septembre 2015 Lecture : 1 minute.

Jeune Afrique : Comment expliquez-vous que les jeunes artistes congolais peinent à se faire connaître ?

Zao : Nous n’avons clairement pas été à la même école. Quand j’ai commencé la musique, beaucoup d’artistes faisaient leurs classes dans des chorales religieuses ou des groupes vocaux, véritables pépinières de talents. Ils apprenaient à jouer en acoustique. Aujourd’hui, les jeunes veulent se mettre directement aux instruments électriques. C’est un handicap ! La nouvelle génération est déboussolée par la technologie. Sans machines, l’artiste est perdu.

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Vous avez reçu le prix Découverte de RFI en 1982, vous avez été distribué par un label français (Mélodie) et avez beaucoup tourné à l’extérieur du Congo… Que conseillez-vous aux nouveaux venus pour exister sur la scène internationale ?

D’abord, il faut qu’ils se mettent au travail et qu’ils écoutent ce que faisaient les vieux ! Ils s’inspirent trop de la musique américaine… C’est une erreur. Ils ne feront jamais aussi bien que là-bas. Notre musique, la rumba, est une musique vivante et singulière. Il faut qu’eux aussi cultivent leur différence.

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